Forcée de rééduquer les Ouïgours
Kalbinur Sidik a enseigné aux Ouïgours comment devenir de bons Chinois dans un camp au Xinjiang
Thierry Jacolet
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Témoignage » Rares sont ceux à être sortis indemnes des camps de concentration créés au Xinjiang pour y parquer des centaines de milliers d’Ouïgours et de Kazakhs principalement, susceptibles d’être une menace terroriste pour le pays. Kalbinur Sidik, 52 ans, a eu la chance d’être épargnée grâce à son métier.
En 2016, les autorités chinoises testent le niveau de chinois des enseignants de sa communauté. Cette femme qui a 28 ans d’expérience dans sa ville natale d’Urumqi, capitale de la région autonome, réussit si bien les évaluations que Pékin lui donne pour mission de «rééduquer» des Ouïgours. «En février 2017, le Parti communiste chinois (PCC) m’a dit que j’étais une bonne citoyenne et que j’irai travailler dans une des nouvelles &e