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Les New-Yorkais se pressent pour voter

Les New Yorkais n'ont pas hésité à attendre dans de longues files d'aller pouvoir voter. © KEYSTONE/EPA/Alba Vigaray
Les New Yorkais n'ont pas hésité à attendre dans de longues files d'aller pouvoir voter. © KEYSTONE/EPA/Alba Vigaray
Beaucoup de New Yorkais qui ont commencé à voter veulent une mobilisation massive pour se débarrasser de Donald Trump. © KEYSTONE/AP/John Moroe
Beaucoup de New Yorkais qui ont commencé à voter veulent une mobilisation massive pour se débarrasser de Donald Trump. © KEYSTONE/AP/John Moroe


Publié le 24.10.2020


Ne pas considérer une défaite de Donald Trump comme acquise et voter massivement pour assurer une "large victoire" à Joe Biden: les New-Yorkais, très majoritairement démocrates, se pressaient samedi à leur tour pour voter par anticipation à la présidentielle.

Une longue queue s'étirait samedi matin - premier jour d'ouverture du vote anticipé dans l'Etat de New York - devant le bureau de vote aménagé exceptionnellement cette année dans le hall du Madison Square Garden à Manhattan.

Depuis mars, cette mythique salle de concerts et d'évènements sportifs est réduite au silence pour cause de pandémie. Mais les joueurs de NBA ont obtenu en août, suite aux vastes manifestations contre le racisme, de transformer plusieurs grandes salles de basket-ball en bureaux de vote.

Dans cette ville qui a résisté jusqu'ici à un retour en force de la pandémie, les électeurs, dûment masqués, semblaient prêts à attendre dans le calme, plusieurs heures durant, avant de pouvoir franchir les portiques détecteurs de métaux menant au bureau de vote.

"Elire quelqu'un de convenable"

"Il s'est passé tellement de choses, c'est un privilège de faire une queue comme ça", dit Jerad Ashby qui, comme toutes les personnes interrogées par l'AFP, soutient l'ex-vice-président Joe Biden. "Il faut élire "quelqu'un de convenable, qui représentera tout le monde et pas seulement ceux qui sont d'accord avec lui".

Pour ce père de 38 ans, même si l'Etat de New York vote systématiquement démocrate et ne fait pas partie des Etats-clé qui peuvent faire basculer l'élection le 3 novembre, voter massivement est important, car "il faut non seulement gagner, mais gagner vraiment largement".

Kenneth Scarlett, qui travaille dans le marketing, estime lui aussi que "le pays doit savoir, Etat-clé ou non, comment tous ses citoyens se positionnent. Je veux que Trump soit répudié le plus nettement possible".

"Chassez Trump!"

Lisa, cinquantenaire qui travaille dans la finance, elle non plus ne se plaint pas de devoir faire plusieurs heures de queue sur le trottoir. "En 2016, trop de gens ont été complaisants et ne sont pas allés voter. On ne peut pas laisser ça se reproduire. Il faut que tout le monde sorte."

Elle s'était toujours considérée comme une électrice indépendante, "centriste", votant tantôt républicain, tantôt démocrate. "Etre républicain n'était pas considéré avant comme une mauvaise chose, mais c'est vraiment devenu le mal maintenant", dit-elle.

Même si pour elle qui paie déjà "beaucoup d'impôts", une victoire démocrate pourrait se traduire par des impôts encore plus élevés, "je préfère le coûteux au maléfique", dit-elle. Comme d'autres, elle craint des violences après l'élection, quel que soit le résultat.

Craintes de manifestations

La police new-yorkaise se prépare depuis plusieurs semaines à des manifestations qui pourraient dégénérer. Même pour le vote anticipé, elle a déployé des policiers devant les plus de 80 autres bureaux de vote ouverts jusqu'au 1er novembre. Et la mairie a annoncé qu'elle allait recruter des "observateurs bénévoles" pour éviter toute "intimidation" des électeurs.

Faute de pro-Trump, c'est à un petit groupe de militants de gauche venus "encourager" les électeurs que des policiers ont demandé samedi de se tenir à distance de la file. Et d'éviter notamment, comme l'a fait à un moment l'un d'eux, de crier "Chassez Trump!"

Et si le milliardaire new-yorkais, malgré le rejet de sa ville natale, était réélu malgré tout? Pour Laura Gillis, 65 ans, ce serait la preuve que le système électoral américain de désignation du président par des grands électeurs "doit changer".

Mais pour Kenneth Scarlett, "il ne faudrait pas désespérer: il faudrait chercher pourquoi, et travailler plus dur encore pour que les citoyens soient plus nombreux à voir les choses comme nous les voyons".

ats, afp

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