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Maltraitance dans un abattoir en France : un an de prison avec sursis requis contre le principal prévenu

Le ministère public a rappelé la "pénibilité insuffisamment reconnue" du travail en abattoir (photo prétexte). © KEYSTONE/GAETAN BALLY
Le ministère public a rappelé la "pénibilité insuffisamment reconnue" du travail en abattoir (photo prétexte). © KEYSTONE/GAETAN BALLY


Publié le 24.03.2017


Le procureur de la République d'Alès a requis vendredi un an de prison avec sursis contre le principal prévenu d'un procès inédit sur des cas de maltraitance à l'abattoir du Vigan. Il a voulu faire un "avertissement suffisamment sévère pour éviter toute réitération".

Devant le tribunal correctionnel d'Alès, Nicolas Hennebelle a également demandé contre le principal prévenu, un fils d'éleveur âgé de 24 ans, une "interdiction d'exercer une activité professionnelle dans un abattoir pendant cinq ans", une interdiction "de détenir des animaux de rente" et 3400 euros (3600 francs) d'amende.

Jugé pour "actes de cruauté" et "mauvais traitements" sur des animaux, ce titulaire d'un CAP de boucher est passible de deux ans de prison et 30'000 euros d'amende.

Des peines de 150 et 600 euros d'amende ont également été requises contre deux autres employés de l'abattoir, poursuivis pour des mauvais traitements. Une amende de 6000 euros a été requise contre la communauté de communes du pays viganais, qui gérait l'établissement qui doit être repris à partir du 30 avril par un collectif d'éleveurs.

Vidéo choc

Le procès s'est ouvert jeudi dans un petit tribunal bondé et entouré d'un important dispositif policier. Il fait suite à la diffusion en février 2016 d'une vidéo choc de l'association de défense des animaux L214, tournée en caméra cachée dans cet établissement, des méthodes contestées par la défense.

Le procureur a estimé que le principal prévenu, qui a été licencié, avait "la responsabilité la plus lourde". Il a notamment cité des coups d'électronarcose portés sur le museau de brebis "de façon totalement gratuite, pour provoquer la souffrance, les rires (d'un autre employé ndlr) accréditant le côté sadique" de l'épisode.

"On cherche à tout prix à mettre un visage sur les dysfonctionnements des abattoirs", a déploré en défense Me Aude Widuch. Le ministère public "n'ignore pas" la "pénibilité insuffisamment reconnue" du travail en abattoir, a assuré Nicolas Hennebelle.

La présidente Amandine Abegg a mis le jugement en délibéré au 28 avril à 09h00.

ats, afp

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