Roman: La voix du call center
Daniel Fattore
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Quels délires dans ce call center! Wonderfuck recrée les coulisses d’un univers que chacun connaît, mais seulement par le biais d’une voix au téléphone, stylée par le vernis du professionnalisme. Après le remarqué Jewish Cock, c’est ainsi que Katharina Volckmer poursuit une œuvre échevelée.
Le roman relate la journée de Jimmie, un homme obèse, homosexuel et solitaire, qui peint ses lèvres et vernit ses ongles. Autour de lui, l’écrivaine allemande installe un lieu de travail cracra peuplé de collègues improbables: une Espagnole héritière d’un grossium de l’élevage porcin, une Suédoise qui «donnait toujours l’impression d’avoir le cul d’un chat sur le visage» ou un concierge irascible avec lequel les chocolats chauds de l’automate se négocient. Gorgé d’une atmosphère sexualisée jusqu’à l’écœurement, Wonderfuck se révèle drôle lorsqu’il évoque les reproches abstrus émis par les touristes: un cheveu gris sur le coussin de la chambre d’hôtel, des voisins aux galipettes peu discrète