Dans les pages Forum des 12 et 20 mars ont paru deux lettres plaidant pour un monde d’amour et de justice. Elles ont le mérite de nous confronter à l’essentiel, trop souvent noyé dans le superficiel de notre quotidien. Dans celle du 20 mars, je lis que beaucoup de fidèles semblent «perdre leur foi en Dieu, mais ils perdent, en réalité, leur foi en leur Eglise». Cette impression m’interroge, car à voir le cours du monde, je crains hélas que ce soit la foi en un Dieu créateur qui se perde.

S’il en était autrement, le monde respecterait la création. Or, ses outrages nous sautent aux yeux chaque jour. Inutile d’inventorier ici les horreurs de l’actualité ni de nous donner bonne conscience en pointant du doigt les zones d’inhumanité crasse. Nous sommes toutes et tous concernés, filles et fils d’un même père, qu’il soit appelé Dieu, Allah, Yahvé ou d’un autre nom. Notre planète malade ne se porterait-elle pas mieux si davantage d’humains tournaient humblement leur regard vers leur créateur?

La pandémie nous a montré que, malgré notre orgueil, nous ne maîtrisons pas tout. Le mépris de la dignité humaine et des libertés fait écho aux propos de l’auteur de la lettre publiée le 12 mars, lançant un appel à un grand réveil de «notre monde au bord du gouffre». J’ai l’espoir que notre humanité préférera la lumière du chemin des vraies valeurs et du salut aux ténèbres du gouffre.