La Liberté

Des propos gérontophobes

Marianna Gawrysiak, gérontopsychologue, La Tour-de-Trême

Publié le 30.01.2024

Temps de lecture estimé : 1 minute

Quel ne fut pas mon agacement en lisant l’article du 24 janvier consacré au Conseil fédéral: «Une équipe de transition»! A commencer par quelques phrases franchement gérontophobes: «La ligue des grisonnants sexagénaires qui s’est approprié les fauteuils gouvernementaux est-elle la mieux armée pour affronter les défis de demain? On est en droit d’en douter.» Et encore: «C’est la première chose qui frappe sur la nouvelle photo du Conseil fédéral: derrière les sourires engageants se cachent les rides d’une équipe vieillissante.»

Et il rappelle ensuite que le plus jeune Conseil fédéral de l’histoire, le premier, celui de 1848, avait une moyenne d’âge de 47 ans, en oubliant complètement que l’espérance de vie était alors de 38 ans. Ces conseillers étaient donc déjà de «vieux sages»! De nos jours, des conseillers fédéraux ayant franchi le cap de la soixantaine (moyenne d’âge: 61 ans) sont encore vigousses et, «ce qu’ils ont perdu en verdeur, ils l’ont gagné en saumur», comme dit l’adage, c’est-à-dire en maturité et en sagesse.

Nous venons de faire l’expérience d’un «jeune conseiller fédéral» dont les frasques n’ont pas toujours été des signes de maturité. Sans parler de la joyeuse troupe des freluquets du président français, dont on suit chaque jour les exploits! Notre rédacteur parlementaire, qui n’est plus un jeunot, devrait à mon avis tourner sept fois sa plume dans son encrier avant de parler des rides et des cheveux grisonnants qui n’ont rien à voir avec les capacités à gouverner.

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11