La Liberté

Le défi de la double majorité

Roland Macherel, économiste, Fribourg

Publié le 21.02.2024

Temps de lecture estimé : 1 minute

D’une ploutocratie, où la richesse est la principale base du pouvoir politique, à une vraie politique sociale, familiale, équitable et solidaire, il n’y a qu’un pas à faire: relativiser les faits et les chiffres et arrêter de dramatiser l’avenir en faisant peur. La dette de la Suisse n’est que de 15,6% de son PIB (produit intérieur brut), c’est-à-dire la richesse créée par tous les agents privés et publics durant un an. La dette de l’Union européenne est de 83,1% du PIB et celles des USA de 120%.

La 13e rente signifie une contribution de la Confédération de 800 millions supérieure à sa contribution actuelle. De qui et de quoi se moque-t-on? Les comptes de l’AVS se sont bien équilibrés grâce aux contributions supplémentaires dues à l’accroissement de la population. Le pays est riche. Il a amplement les moyens de faire face à cette dépense. Le taux de cotisation pourrait augmenter de 0,7% partagé entre employeur et employé. Ce n’est pas un luxe. L’augmentation moyenne des rentes serait de 8,3%, selon les calculs de l’Office fédéral des assurances sociales.

Certes les sondages donnaient 61% de oui, puis 53%, mais la double majorité, celle du peuple et celle des cantons, est nécessaire pour que l’initiative soit acceptée. Six cantons romands, le Tessin et peut-être les deux Bâles, Soleure, Zurich, Berne, les Grisons, Schaffhouse, Argovie, pourraient dire oui. Quinze cantons sur 26. Les opposants ont 3,5 millions de francs de budget, les partisans 1,5 million. Ce sera difficile. Avec 2,5 millions de retraités qui vont voter, c’est possible. La clé: se faire entendre outre-Sarine dans tous les médias. Je voterai oui le 3 mars.

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