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Le guide de l'Euro: la frustration suisse et la peur du monde entier

Chaque lendemain de match, nos spécialistes football vous concoctent un résumé des points cruciaux des matches de la veille, histoire de ne pas être perdu dans les discussions à la machine à café ou autour d’un apéro.

Les joueurs danois ont eu le soutien du public samedi à Copenhague. © keystone-sda.ch
Les joueurs danois ont eu le soutien du public samedi à Copenhague. © keystone-sda.ch


PB

Publié le 13.06.2021

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Ce qu’il ne fallait pas louper

 

L’entrée en jeu de la Suisse pardi! Forcément qu’autour du rôti à midi il en sera question. Même votre grande-tante vous demandera ce que vous avez pensé du remplacement de Haris Seferovic par Mario Gavranovic. N’allons pas aussi loin que cela, votre avis sur la dernière demi-heure sera suffisant pour un débat acharné jusqu’au dessert. La Suisse a montré samedi sa belle facette, notamment grâce au réveil de Breel Embolo et au travail de Manuel Akanji, mais malheureusement son moins beau minois aussi. La passivité crasse après l’ouverture du score, la suffisance de Granit Xhaka et de Xherdan Shaqiri suivis par les principaux leaders aura transformé la fête en grosse déception. «Les Gallois se demandent sûrement comment ils ont pu s’en sortir avec un point», disait Kevin Mbabu à la RTS. La réponse est simple: parce que la Suisse a arrêté de jouer après le but d’Embolo. Il manque théoriquement trois points à l’équipe nationale pour assurer sa place en huitièmes de fnale, il faudra certainement aller les chercher contre la Turquie. Attention danger!

 

Ce que vous avez bien fait de louper

 

La gestion belge... Alors oui, les footballeurs ne sont pas là pour faire plaisir aux spectateurs. Ceci encore moins dans un Euro tel que celui que nous vivons après une saison aussi éreintante. Mais si vous vous êtes dit que vous alliez faire l’apéro tranquille pour prendre en cours de route, vous avez fait une erreur. Cette Belgique et son 3-4-3 si explosif aurait pu faire le spectacle sans trop se fouler tant la Russie s’est montrée faible sur cette entrée en matière. Au lieu de cela, les Diables Rouges se sont contentés de quelques accélérations en seconde période, des deux buts en première mi-temps, d’une course de Romelu Luaku pour le 3-0 et des trois points. Avoir un pied en huitièmes de finale en trottinant durant 45 minutes, les Belges ont fait le job, sans plus.

 

Ce dont vous allez entendre parler

 

On vivait la 43e minute de la rencontre Danemark – Finlande à Copenhague quand Christian Eriksen s’est écroulé. Rapidement pris en charge par ses coéquipiers, les soigneurs puis les ambulanciers sur place, le meneur de jeu est heureusement sorti conscient du Parken Stadium non sans avoir subi de longues minutes de massages cardiaques à même le terrain. Les deux équipes ont décidé de reprendre le match qui s’est soldé par la première surprise de cet Euro: la victoire de la Finlande 1-0. Tout est bien qui finit bien donc, sauf au niveau de la diffusion qui a, durant de longues minutes, filmé le Danois gisant au sol. Ce sont même ses coéquipiers qui ont dû faire barrage aux images. Les instances du football si promptes à couper un direct lorsqu’un hurluberlu entre sur le terrain se sont montrées bien moins pudiques dans ces circonstances possiblement dramatiques. Un choix scandaleux de l’UEFA et de ses diffuseurs. Quant aux problèmes cardiaques touchant les footballeurs, le docteur Vincent Gabus du CHUV avait répondu à nos questions en 2018 après le décès de Davide Astori. De quoi faire taire pas mal de rumeurs se propageant rapidement sur les réseaux sociaux depuis samedi soir.

 

 

Ce que vous pourrez ressortir à l’apéro

 

Ce dimanche marque l’entrée en compétition de l’Angleterre que certains bookmakers annoncent comme vainqueur de cet Euro 2020. A votre ami, fan des Three Lions depuis son voyage d’étude à Londres en 1999, vous pourrez lui rétorquer qu’il devra sûrement encore attendre. A chaque fois qu’ils sont favoris, les Anglais déçoivent. Sans remonter aux calendes grecques, souvenons-nous de la Coupe du monde 2006. Génération dorée anglaise avec David Beckham comme capitaine, accompagné de Joe Cole, Frank Lampard, Steven Gerrard, Wayne Rooney ou encore Michael Owen, bref une alignée de stars encore plus matures que les 26 Lions présents cet après-midi (15h) contre la Croatie. Je vous spoile la fin de l’histoire: l’Angleterre a été sortie en quarts de finale en Allemagne cette année-là, éliminée aux tirs au but par le Portugal dans une rencontre marquée par le coup de sang de Wayne Rooney sur Roberto Carvalho. Là, demi-finaliste il y a trois ans en Russie, les supporters des Three Lions y croient dur comme fer. Et s’ils deviennent trop ennuyants, rappelez-leur que leur dernière finale (et victoire) date de 1966 et qu’ils n’étaient certainement pas nés. Ça les calmera.


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