La Liberté

Vaches d’Hérens et tradition des combats de reines: et alors?

Publié le 13.05.2022

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Comme beaucoup, j’ai suivi le combat des reines de la race d’Hérens à la télévision. Je ne suis pas vraiment un fan de ce genre de compétitions, mais j’aime bien cette race bovine valaisanne aux gènes guerriers, une race qu’il faut protéger.

La première fois que j’ai vu ces vaches combattre, c’était lors d’une excursion à caractère professionnel dans les alpages, en juin 1972, du côté de Vissoie. Deux vaches se battaient à quelques pas de nous, alors que nous visitions un alpage en consortage. Elles se battaient sans tambour ni trompette, ni numéro sur les flancs.

Répondant à ma question de savoir «pourquoi ne pas faire cesser cette lutte?» le propriétaire m’a répondu: «Pourquoi donc l’interrompre? L’une des deux vaches veut faire comprendre à l’autre qu’elle est la patronne. Cette confrontation est tout ce qu’il y a de plus normal ici.»

J’ai trouvé sa réponse extraordinaire. Nos vaches de la race d’Hérens, a-t-il ajouté, sont robustes et combatives. Elles luttent entre elles de manière naturelle et instinctive pour définir la hiérarchie nécessaire pour vivre ensemble durant l’été.

J’ai donc peine à comprendre la dame antispéciste qui, à la TV, a critiqué les «combats des reines de la race d’Hérens» (lire aussi La Liberté du 3 mai, «Combats de vaches contestés»). Elle a le droit d’être opposée à ce genre de manifestation; elle a le droit de le dire, mais pourquoi jeter le blâme sur les paysans exploitants qui font leur travail avec amour, qui respectent les instincts de leurs vaches et veulent perpétuer des traditions que la majorité de la population aime bien.

Francis Maillard,

Marly

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