«Cette histoire, je ne l’ai jamais racontée car j’avais un peu honte de moi. Dans les communes, nous avons l’habitude de fêter les nonagénaires. J’ai toujours apprécié cette coutume. Elle fait partie des bons côtés de la fonction. J’éprouve un énorme respect pour ces personnes qui n’ont pas toujours eu la vie rose. Je me souviens de ma première visite, en début de syndicature. A l’époque, nous offrions soit un fauteuil, soit une pendule. La dame avait choisi le fauteuil. Avant d’y aller, mon collègue du conseil m’avait dit: «Ecoute, je dois te dire qu’il n’y a vraiment pas de confort chez cette personne. Quand tu rentres, tu peux voir des souris.» Mais il ignorait que j’avais une peur bleue des souris. Comme les gens savaient que le syndic venait, je n’osais pas me dégonfler. Portant le fauteui