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Sécheresse: le parlement débattra en novembre d'une aide aux paysans

La sécheresse de l'été a laissé des traces. A tel point que le sujet rebondit au Grand Conseil fribourgeois. Le parlement a accepté mercredi une requête demandant de traiter en urgence une motion pour un soutien financier aux agriculteurs.

Les députés UDC Nicolas Kolly (en photo) et Lucas Dupré demandent 10 millions de francs pour aider les agriculteurs fribourgeois face à la sécheresse. © Charly Rappo
Les députés UDC Nicolas Kolly (en photo) et Lucas Dupré demandent 10 millions de francs pour aider les agriculteurs fribourgeois face à la sécheresse. © Charly Rappo

NM

Publié le 07.09.2022

Déposé fin août par les députés UDC Nicolas Kolly et Lucas Dupré, ce texte réclame un montant de 10 millions de francs pour aider l’agriculture fribourgeoise. Les modalités d’octroi de ce crédit devront être déterminées par une ordonnance rédigée par le Conseil d’Etat. Ainsi, la moitié de cette somme au minimum devrait être octroyée à fond perdu. Le reste pourrait être accordé sous forme de prêt, sans intérêt par exemple, ou de remises sur le remboursement de crédits d’investissements. 

Nicolas Kolly relève: «Si le Grand Conseil décidait d’octroyer cette aide, il faut que ce soit fait rapidement, sinon la mesure resterait sans effet.» Le socialiste Pierre Mauron estime toutefois qu’il faut aussi soigner les causes de la sécheresse, et pas seulement ses conséquences. La demande pour une procédure accélérée ayant été acceptée à l’unanimité moins 2 abstentions, la motion pourrait être débattue dès la session de novembre. A noter que l’Union des paysans fribourgeois doit procéder à un sondage début octobre pour évaluer l’ampleur des besoins. 

Mercredi matin, le Grand Conseil a en revanche refusé par 78 voix contre 17 (4 abstentions) un postulat déposé par Ivan Thévoz, agriculteur et maraîcher à Russy élu sous la bannière UDF, et Jacques Dumas, député UDC et syndic de Vuisternens-devant-Romont. Celui-ci demandait au Conseil d’Etat de dresser un état des lieux des terres cultivables dans le canton de Fribourg. L’objectif était notamment de savoir quel niveau d’auto-approvisionnement permet aujourd’hui la production agricole indigène. «Mon père répétait dès mon plus jeune âge une courte phrase à caractère prophétique: un jour, les Suisses auront faim. Alors, année après année, il faisait des stocks de pommes de terre et autres légumes. En effet, le taux d’auto-approvisionnement alimentaire de notre pays est de seulement 57%», souligne Ivan Thévoz, évoquant notre «vulnérabilité alimentaire», notamment en lien avec la guerre en Ukraine. 

Mais une majorité du parlement a estimé qu’une nouvelle étude sur le sujet n’apporterait pas d’éléments neufs. «Par ailleurs, parler d’auto-approvisionnement au niveau du canton n’aurait pas vraiment de sens», estime le conseiller d’Etat Didier Castella. La verte Paola Ghielmini Krayenbühl renchérit: «La politique concernant la sécurité alimentaire est avant tout du ressort de la Confédération.» A noter que le canton de Fribourg comprend 7,2% des surfaces agricoles utiles du pays et se charge d’environ 20% de la transformation des denrées alimentaires suisses. 

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