Université: contesté, le test d’entrée en médecine sera analysé
Le test d’admission pour les études de médecine à l’Uni de Fribourg, jugé en partie biaisé par certains, va faire l’objet d’une analyse approfondie. Le Grand Conseil a validé par 92 voix contre 1 (1 abstention) un postulat en ce sens.
NM
Cette proposition, débattue vendredi matin, émanait du libéral-radical Jean-Daniel Schumacher et l’ancien député UDC Michel Zadory. «Il y a deux problèmes. Le premier, c’est la difficulté qu’ont les étudiants francophones, qui sont moins bien préparés à cet examen. Le deuxième, c’est la pertinence même d’un tel test pour faire des études de médecine», souligne Jean-Daniel Schumacher. Pour rappel, en février 2021, «La Liberté» relayait les inquiétudes du professeur Stéphane Cook, médecin-chef du service de cardiologie de l’Hôpital fribourgeois et membre du comité scientifique du test d’aptitude AMS de Swissuniversities (organisation faîtière des hautes écoles suisses). D’après cet expert, le test d’entrée pénaliserait les francophones par rapport aux germanophones.
En cause notamment, le fait que les Alémaniques, contrairement aux Romands, ont accès à des cours préparatoires, organisés dans les régions de Zurich et de Bâle, et souvent commercialisés par des firmes allemandes, qui permettent aux aspirants de s’entraîner de manière intensive. «En Suisse alémanique, la préparation aux tests est beaucoup mieux organisée. Les Fribourgeois francophones sont donc pénalisés», constate l’UDC Achim Schneuwly. «Il n’est pas non plus juste que seuls les plus fortunés puissent se permettre de suivre des cours de préparation», ajoute la socialiste Chantal Müller.
Le processus de sélection des médecins interpelle
Cette question avait d’ailleurs déjà fait l'objet l'an dernier d'un instrument parlementaire déposé par Michel Zadory et par Philippe Demierre, devenu entre-temps ministre de la Santé. Revenant à la charge, Michel Zadory, allié cette fois à Jean-Daniel Schumacher, demande notamment d’étudier la mise en place d’une préparation structurée au test AMS. Ils réclament aussi des statistiques sur le nombre de candidats fribourgeois ayant réussi ou échoué à ce fameux test. Le Gouvernement estime pour sa part pertinent d’évaluer les critères qui peuvent avoir une influence sur le résultat au test, puis d’examiner d'éventuelles mesures.