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Agresseur du gouverneur de la BDF jugé irresponsable

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a été agressé à coups de marteau en juin 2022 à Bâle (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a été agressé à coups de marteau en juin 2022 à Bâle (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a été agressé à coups de marteau en juin 2022 à Bâle (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a été agressé à coups de marteau en juin 2022 à Bâle (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON


Publié le 23.03.2023


L'homme accusé d'avoir agressé à coups de marteau le gouverneur de la Banque de France (BDF) en juin 2022 à Bâle a été déclaré irresponsable de ses actes. Il souffre de schizophrénie paranoïaque. Le tribunal a ordonné un traitement psychiatrique stationnaire.

D'un point de vue juridique, le tribunal pénal de Bâle-Ville a considéré qu'il avait été prouvé qu'il s'agissait d'une tentative d'homicide par dol éventuel. L'accusé a accepté la mort de la victime en lui donnant des coups de marteau sur la tête, selon le président de la cour.

Le tribunal s'est aussi appuyé sur une expertise psychiatrique attestant que le prévenu souffre de schizophrénie paranoïaque. Il n'avait donc pas la capacité de comprendre son acte.

Traces d'ADN sur le marteau

Pour le tribunal, le prévenu est l'auteur des faits. Une bonne douzaine de témoins l'ont clairement identifié comme étant l'agresseur. Les témoignages sont "largement concordants". A cela s'ajoute une expertise médico-légale qui a relevé des traces d'ADN de l'accusé sur le marteau.

Le président du tribunal a qualifié de "très proportionné" le placement du prévenu dans un établissement psychiatrique fermé, limité dans un premier temps à cinq ans. S'il avait été reconnu responsable de ses actes, il aurait dû s'attendre à une peine d'emprisonnement de cinq ans aussi. Aucun frais de procédure n'a été mis à la charge de l'accusé.

Le prévenu, un Suisse de 40 ans, est accusé d'avoir frappé avec un marteau le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. L'agression a eu lieu en juin dernier sur la place de la gare à Bâle, non loin du siège de la Banque des règlements internationaux (BRI), dont la victime est président du conseil d'administration.

Touché à l'arrière de la tête, le gouverneur s'est effondré. Le prévenu lui a asséné d'autres coups jusqu'à ce que la personne accompagnant la victime et deux passants ne maîtrisent l'agresseur.

"Jamais je ne ferais une chose pareille"

L'homme a été inculpé pour tentative de meurtre ou tentative d'homicide par dol éventuel. "Vous avez mis la main sur la fausse personne. Jamais je ne ferais une chose pareille à quiconque", a déclaré l'accusé lors de l'ouverture du procès devant le tribunal pénal de Bâle-Ville.

Selon l'expert psychiatre, le prévenu n'est pas apte à reconnaître les faits qui lui sont reprochés. Il est irresponsable de ses actes, selon le procureur qui a requis son placement stationnaire en milieu fermé, dans une clinique.

L'accusé n'admet pas le diagnostic. "On me taxe de schizophrène paranoïaque, alors que je suis une personne en parfaite santé", a-t-il déclaré. Selon lui, c'est une autre personne qui a agressé le gouverneur de la Banque de France. Il aurait simplement été sur les lieux de l'agression au même moment.

Données du téléphone portable

En examinant les données du téléphone portable de l'accusé, les enquêteurs ont découvert qu'il avait consulté des informations sur l'assemblée annuelle de la BRI quelques heures avant les faits. Il a ainsi pu reconnaître sa victime sur la place de la gare avant de l'agresser. Le prévenu a aussi nié ce point.

Durant le procès, le procureur a admis qu'il ne pouvait pas avancer de motif qui aurait poussé l'accusé à commettre cette agression. Il ne peut pas non plus prouver qu'il y a eu une préméditation remontant à plusieurs jours avant les faits.

L'avocat de la défense a plaidé l'acquittement, faute de preuve et de motif. Selon lui, l'accusé n'est pas actif politiquement et n'entretient aucun ressentiment contre le monde de la finance, contrairement à ce qu'affirme l'accusation.

ats

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