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Anne Frank pourrait avoir été dénoncée par un notaire juif

Le musée de la Maison d'Anne Frank a déclaré que l'enquête menait à une "hypothèse fascinante", mais qu'ils nécessitaient une enquête plus approfondie (archives). © KEYSTONE/AP/Peter Dejong
Le musée de la Maison d'Anne Frank a déclaré que l'enquête menait à une "hypothèse fascinante", mais qu'ils nécessitaient une enquête plus approfondie (archives). © KEYSTONE/AP/Peter Dejong


Publié le 17.01.2022


Une enquête menée par un ancien agent du FBI sur le mystère entourant la personne ayant dénoncé Anne Frank et sa famille aux nazis a identifié comme suspect principal un notaire juif. L'homme l'aurait fait pour sauver sa propre famille, selon un nouveau livre.

L'enquête sur cette affaire judiciaire non élucidée a duré plus de six ans. Ses résultats ont été détaillés dans le livre "La trahison d'Anne Frank" par l'auteure canadienne Rosemary Sullivan.

Les allégations contre Arnold Van den Bergh, décédé en 1950, y sont étayées par des preuves, notamment une lettre anonyme envoyée au père d'Anne Frank après la Deuxième Guerre mondiale identifiant le notaire comme un traître, selon des éléments publiés dans les médias néerlandais lundi.

Le musée de la Maison d'Anne Frank a déclaré à l'AFP que les résultats de l'enquête, menée par le détective à la retraite de la police fédérale américaine Vincent Pankoke, menaient à une "hypothèse fascinante", mais qu'ils nécessitaient une enquête plus approfondie.

L'adolescente de 15 ans est connue dans le monde entier depuis la publication de son journal intime rédigé entre 1942 et 1944 alors qu'elle et sa famille se cachaient dans un appartement clandestin à Amsterdam. Elle a été arrêtée en 1944 et est morte l'année suivante dans le camp de concentration de Bergen-Belsen.

Membre du Conseil juif

Différentes théories ont longtemps circulé sur le raid qui a révélé l'annexe secrète où se cachait la famille. Le nom de Van den Bergh avait jusqu'ici reçu peu d'attention, mais a été mis en évidence au cours de l'enquête qui a utilisé des techniques modernes, notamment l'intelligence artificielle, pour trier d'énormes quantités de données.

L'enquête a réduit la liste des suspects à quatre, dont M. Van den Bergh, membre fondateur du Conseil juif, un organe administratif que les nazis ont forcé les Juifs à établir pour organiser les déportations.

Les enquêteurs ont découvert que sa famille bénéficiait d'une exemption de déportation, que celle-ci avait été révoquée au moment de la trahison des Frank mais qu'elle n'avait finalement pas été déportée, pour des raisons inconnues.

Ronald Leopold, directeur exécutif de la Maison d'Anne Frank, a averti que des questions subsistaient sur la lettre anonyme et qu'une enquête plus approfondie était nécessaire. "Vous devez être très prudent avant d'inscrire quelqu'un dans l'histoire comme celui qui a trahi Anne Frank si vous n'êtes pas sûr à 100 ou 200% de cela", a-t-il déclaré à l'AFP.

ats, afp

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