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COP15: place aux ministres pour adopter le "pacte pour la nature"

La centaine de ministres présents à la COP15 à Montréal ont jusqu'à lundi pour sortir la conférence de l'impasse. © KEYSTONE/AP/Graham Hughes
La centaine de ministres présents à la COP15 à Montréal ont jusqu'à lundi pour sortir la conférence de l'impasse. © KEYSTONE/AP/Graham Hughes


Publié le 16.12.2022


Les ministres ont entamé jeudi leurs discussions à Montréal avec la lourde tâche de sortir de l'impasse les négociations de la COP15 sur la biodiversité. Ils ont jusqu'à lundi pour conclure le "cadre mondial pour la biodiversité" de la prochaine décennie.

L'annonce, par une poignée de pays riches d'un rehaussement de leurs soutiens financiers pour la biodiversité dans les pays en développement pourrait détendre l'atmosphère, après des tensions mercredi sur ce point névralgique.

Le "cadre mondial pour la biodiversité" contient plus d'une vingtaine d'objectifs à remplir d'ici à 2030, dont la protection de 30% des terres et des mers, la réduction de moitié des pesticides et la restauration des millions d'hectares de sols dégradés.

Un mécanisme de suivi et d'indicateurs précis est aussi très attendu pour ne pas répéter l'échec de l'accord précédent, adopté à Aichi au Japon en 2010 et dont quasiment aucun objectif n'a été atteint.

Avancée sur le financement

La question financière qui crispe les discussions a connu une avancée jeudi après que l'Australie, le Japon, les Pays-Bas, la Norvège, l'Espagne et les Etats-Unis ont tous annoncé une augmentation de leurs engagements.

"Ce pas en avant est extrêmement important", a déclaré à l'AFP le commissaire européen chargé de l'environnement, Virginijus Sinkevicius. Ces six pays ont rejoint les efforts déjà annoncés de l'Allemagne, de la France, de l'Union européenne, du Royaume-Uni et du Canada.

"Ces nouvelles annonces et le rappel des engagements existants sont un bon signal de la volonté politique dont Montréal a tant besoin", s'est félicité Claire Blanchard de l'ONG WWF International. Mais il n'est toutefois pas certain que les nouvelles promesses suffiront à satisfaire les pays du sud, qui abritent la majeure partie de la biodiversité restante de la planète.

Dans une lettre aux négociateurs, les équipes de Luiz Inacio Lula da Silva, futur président du Brésil, se sont inquiétées de "l'impasse actuelle des négociations".

Poids lourds du sommet, le Brésil réclame, avec l'Inde, l'Indonésie et des pays d'Afrique, entre autres, au moins "100 milliards de dollars par an" de subventions de la part des pays riches pour financer les objectifs ambitieux de l'accord en jeu. Cette somme correspond à environ dix fois les transferts du nord vers le sud et autant que celle promise pour la lutte contre le réchauffement climatique.

ats, afp

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