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Droit à l'avortement révoqué - Manifs de New York à la Californie

La Cour suprême américaine a révoqué le droit à l'avortement, une volte-face historique. (archives) © KEYSTONE/AP/Jose Luis Magana
La Cour suprême américaine a révoqué le droit à l'avortement, une volte-face historique. (archives) © KEYSTONE/AP/Jose Luis Magana
La Cour suprême américaine a révoqué le droit à l'avortement, une volte-face historique. Les Etats sont désormais libres d'interdire les interruptions de grossesse. (archives) © KEYSTONE/AP/Jose Luis Magana
La Cour suprême américaine a révoqué le droit à l'avortement, une volte-face historique. Les Etats sont désormais libres d'interdire les interruptions de grossesse. (archives) © KEYSTONE/AP/Jose Luis Magana
La Cour suprême américaine a révoqué le droit à l'avortement, une volte-face historique. Les Etats sont désormais libres d'interdire les interruptions de grossesse. (archives) © KEYSTONE/AP/Jose Luis Magana
La Cour suprême américaine a révoqué le droit à l'avortement, une volte-face historique. Les Etats sont désormais libres d'interdire les interruptions de grossesse. (archives) © KEYSTONE/AP/Jose Luis Magana


Publié le 25.06.2022


De New York à la Californie, dirigeants, médecins ou citoyennes promettent de se "battre" pour maintenir dans leurs Etats le droit à un avortement légal et sûr. Vendredi, la très conservatrice Cour suprême des Etats-Unis a enterré ce droit.

Dans l'Etat de New York, quatrième du pays (20 millions d'habitants), classé à gauche en raison du poids de sa mégapole, politiques et professionnels de santé se préparaient depuis des semaines à l'enterrement du droit à l'interruption volontaire de grossesse par la Cour suprême des Etats-Unis.

Et dans cet Etat démocrate du nord-est, on s'attend maintenant à un afflux de patientes venant d'Etats conservateurs du sud et du centre du pays. "Nous savons que les besoins vont grimper en flèche", déclare à l'AFP Sarah Moeller, professionnelle de santé de l'association Brigid Alliance, qui paie voyage, gîte et couvert aux femmes de condition modeste devant pratiquer une IVG.

Son association aide une centaine de femmes chaque mois. Mme Moeller estime dorénavant que "des centaines de milliers de personnes supplémentaires vont devoir voyager hors de leurs Etats pour des soins de santé liés à un avortement".

300'000 IVG par an

Alice Mark, médecin et conseillère de la Fédération nationale pour l'avortement dans le Massachusetts se demande aussi "ce qui va arriver à tous ces gens des 26 Etats où l'avortement va être partiellement ou totalement interdit". Il y a à ce jour, selon elle, 300'000 IVG par an dans tous ces Etats conservateurs tels que la Louisiane, le Missouri ou l'Oklahoma.

Comme au Massachusetts - même si son gouverneur est républicain et que l'avortement y coûte cher - Mme Mark espère que "des Etats tels que l'Illinois" faciliteront l'accès à leurs cliniques en recrutant davantage de personnel et ouvriront la nuit et le week-end.

Dès l'annonce choc de la décision de la Cour suprême, la gouverneure de l'Etat de New York Kathy Hochul a été la première politique à dénoncer un "recul des droits de millions d'Américaines" et promis d'"investir 35 millions de dollars pour faciliter l'accès aux services de santé pour l'avortement".

"Notre Etat sera toujours un sanctuaire pour celles qui cherchent à pratiquer un avortement", a assuré l'élue démocrate qui a pris part vendredi soir à une manifestation de milliers de personnes en colère à Manhattan.

33 millions de femmes concernées

A l'autre bout de l'Amérique, les gouverneurs de trois Etats "progressistes" de la côte Ouest - Gavin Newsom en Californie, Kate Brown en Oregon et Jay Inslee pour l'Etat de Washington - se sont "engagés" dans un communiqué commun à "défendre l'accès aux soins de santé de contraception, y compris à l'avortement".

Ils ont regretté que "dans plus de la moitié du pays - soit 33,6 millions de femmes (10% de la population américaine, ndlr) - l'avortement soit dorénavant illégal ou inaccessible". Les trois Etats doivent débloquer 152 millions de dollars d'aide.

Des associations communautaires et religieuses militent également pour le droit à l'avortement. A l'image du Conseil national des femmes juives (National Council of Jewish Women, NCJW), basé dans la capitale fédérale Washington, qui a créé un "fonds juif d'accès à l'avortement en partenariat avec la fédération nationale pour l'avortement", explique à l'AFP sa présidente Sheila Katz.

Elle compte, elle aussi, sur les Etats démocrates du nord-est pour être des "sanctuaires" pour les femmes: car "l'urgence est d'aider les gens à se mettre en contact pour un accès à l'avortement".

Mme Katz promet de "continuer à se battre pour que chacune puisse prendre sa propre décision, en conscience, sur son corps, sa vie, son avenir. Qui qu'elle soit et où qu'elle vive".

Biden dénonce une "erreur tragique"

Le président Joe Biden a dénoncé une "erreur tragique" qui "met la santé et la vie de femmes en danger". Il a appelé les Américains à défendre le droit à l'avortement lors des élections de mi-mandat en novembre.

Cette révolution a été déclenchée par la décision de la Cour suprême de révoquer son arrêt emblématique "Roe v. Wade", qui depuis 1973 garantissait le droit des Américaines à avorter, la majorité de ses juges l'estimant aujourd'hui "totalement infondé". Des cliniques du Missouri, Dakota du Sud ou de Géorgie en ont profité pour fermer leurs portes dès vendredi.

L'arrêt couronne 50 ans d'une lutte méthodique menée par la droite religieuse, pour qui il représente une énorme victoire mais pas la fin de la bataille: le mouvement devrait continuer à se mobiliser pour faire basculer un maximum d'Etats dans son camp ou pour essayer d'obtenir une interdiction au niveau fédéral.

ats

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