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Eric Cottier remet en question le système d'élection à huis clos

Assassinat de Marie par Claude D., affaires Ségalat et Légeret: Eric Cottier a représenté l'accusation dans les procès les plus médiatisés de ces dernières années (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Assassinat de Marie par Claude D., affaires Ségalat et Légeret: Eric Cottier a représenté l'accusation dans les procès les plus médiatisés de ces dernières années (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 29.10.2022


A deux mois de prendre sa retraite, le procureur général Eric Cottier revient sur ses 17 années passées à la tête du Ministère public vaudois. Bien que "pas du tout désabusé", il se montre critique sur plusieurs points, dont le système d'élection à huis clos.

"Je ne comprends pas très bien pourquoi on pense protéger un candidat - qui va être un homme public - en procédant de cette manière", commente-t-il samedi dans Le Temps. Système vaudois oblige, son successeur Eric Kaltenrieder a été élu le mois dernier par le Grand Conseil après un débat à huis clos, dont la transparence a été remise en question.

"Il faut oser dire les choses ouvertement et publiquement", assure Eric Cottier, qui a aussi connu ce système d'élection secret. Il juge qu'un débat ouvert aurait été "parfaitement légitime". "Cela ne m'aurait jamais dérangé de passer par là. Bien au contraire".

"Pas une si bonne idée"

Le futur jeune retraité remet également en question la fusion des rôles entre juge d'instruction et procureur qu'il avait pilotée. Cette réforme entrée en vigueur en 2011 a pu influencer l'image "négative prépondérante" du métier. "J'en arrive à penser que ce n'était pas une si bonne idée", avoue-t-il.

"L'attribution de compétences très nombreuses à une seule personne fait que celle-ci a focalisé sur elle à peu près toutes les insatisfactions", regrette le procureur tout en affirmant ne pas savoir si une autre solution aurait été possible.

Ceci dit, Eric Cottier assure n'être "pas du tout désabusé" après de nombreuses années passées à poursuivre la délinquance. "Les excès de vitesse, le trafic de drogue ou les violences conjugales n'ont certes pas été éradiqués, mais je crois qu'on parvient quand même à empêcher certaines personnes de passer à l'acte", explique-t-il.

ats

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