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Exemption de visas entre Israël et Emirats, une première

Israel et les Emirats arabes unis ont signé un accord normalisant leurs relations le 15 septembre à la Maison Blanche, sous la houlette du président étasunien Donald Trump (photo d'archives). © KEYSTONE/EPA The New York Times POOL/DOUG MILLS / POOL
Israel et les Emirats arabes unis ont signé un accord normalisant leurs relations le 15 septembre à la Maison Blanche, sous la houlette du président étasunien Donald Trump (photo d'archives). © KEYSTONE/EPA The New York Times POOL/DOUG MILLS / POOL


Publié le 20.10.2020


Israël et les Emirats arabes unis ont décidé d'exempter leurs ressortissants de visas Cette mesure, une première pour des citoyens d'un pays arabe, a été annoncée mardi à l'occasion d'une visite d'une délégation officielle émiratie en territoire israélien.

"Nous exemptons nos ressortissants de visas", a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur le tarmac de l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. Il y a reçu une délégation officielle des Emirats arabes unis, la première à venir en Israël depuis la normalisation entre les deux pays.

"Aujourd'hui nous faisons l'histoire qui perdurera sur des générations", a affirmé Benjamin Netanyahu lors d'une courte allocution, entouré du ministre d'Etat émirati aux Affaires financières Obaid Al-Tayer et du secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin. "Nous nous souviendrons de ce jour comme d'un jour glorieux pour la paix."

Après cette courte allocution, des représentants israéliens et émiratis ont signé quatre accords sur l'exemption de visas, la protection des investissements, l'aviation et la coopération scientifique.

Recueillir les dividendes

Le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé à l'AFP que les Emiratis étaient désormais les seuls ressortissants d'un pays arabe à pouvoir se rendre en Israël sans visa.

Avec des économies durement touchées par les conséquences de la pandémie de Covid-19, Israël et les Emirats arabes unis espèrent recueillir rapidement les dividendes de leurs nouvelles relations. Ce faisant, ils ont rompu un "consensus arabe" conditionnant toute normalisation avec Israël à un règlement du conflit israélo-palestinien.

Les deux pays ont signé le 15 septembre à Washington, sous la houlette du président étasunien Donald Trump, l'accord de normalisation. Bahreïn a signé le même jour un accord similaire.

Ces deux Etats du Golfe sont les premiers pays arabes à normaliser leurs relations avec l'Etat hébreu depuis l'Egypte en 1979 et la Jordanie en 1994. Le gouvernement émirati a ratifié lundi ledit accord, validé la semaine dernière par le Parlement israélien.

Les Palestiniens ont dénoncé ces accords comme une "trahison". La résolution du conflit israélo-palestinien était jusque-là considérée comme une condition sine qua non pour une normalisation entre Israël et les Etats arabes.

Face à l'Iran

Les accords entre les Emirats et Israël vont contribuer à améliorer la sécurité régionale et "à assurer la prospérité économique pour toutes les nations concernées", a déclaré lundi Steven Mnuchin. Cela après avoir avoir discuté à Abou Dhabi des "opportunités de coopération prometteuses attendant les deux pays", selon l'agence émiratie WAM.

Un premier vol commercial direct s'est rendu de Tel-Aviv à Abou Dhabi fin août, avec à bord une délégation israélienne officielle. Et un premier vol d'Etihad Airways a atterri lundi en Israël pour emmener des professionnels israéliens du tourisme aux Emirats.

Les Emirats et Bahreïn, des monarchies arabes sunnites du Golfe, n'ont jamais été en conflit avec l'Etat hébreu. Ils partagent en revanche avec Israël une animosité envers l'Iran chiite, l'ennemi numéro un de Washington dans la région.

Ils sont des alliés de l'Arabie saoudite, chef de file des monarchies du Golfe et rival régional de l'Iran.

L'administration Trump tente de convaincre d'autres pays arabes de se rapprocher d'Israël, comme l'Arabie saoudite et le Soudan.

Une reconnaissance d'Israël par le royaume saoudien constituerait un véritable tournant au Moyen-Orient. Mais les responsables saoudiens ont dit qu'ils n'avaient pas l'intention de suivre l'exemple des Emirats et de Bahreïn.

ats, afp

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