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Expo sur l'impact des arts islamiques sur les artistes occidentaux

Le public peut découvrir un véritable parcours kaléidoscopique dans la grande salle du Kunsthaus. © Kunsthaus Zürich
Le public peut découvrir un véritable parcours kaléidoscopique dans la grande salle du Kunsthaus. © Kunsthaus Zürich


Publié le 23.03.2023


Le Kunsthaus de Zurich consacre une exposition sur l'influence des arts islamiques sur les arts plastiques et appliqués occidentaux. On peut y voir quelque 170 dessins, peintures, photographies, objets, textiles, vidéos et installations jusqu'au 16 juillet.

Les pièces présentées au public dès vendredi dans un dialogue insolite proviennent essentiellement de collections européennes, indique le musée jeudi. Elles sont replacées dans le contexte des évolutions sociales qui les ont vues naître.

L'exposition "Re-Orientations. L’Europe et les arts de l’Islam de 1851 à aujourd’hui" ne s’intéresse pas au phénomène bien connu del’orientalisme, mais à une autre forme, moins courante, de réception du monde islamique, l’"islamophilie". Initialement, il s’agissait de personnes érudites ou collectionnant les arts de l’Islam. Cet intérêt a incité des artistes à se pencher sur cet univers, dans les arts appliqués et plastiques.

L'étincelle en 1851 à Londres

L’étincelle initiale de la réception des arts islamiques est située au 19e siècle avec la première Exposition mondiale de Londres, en 1851. Parmi d'autres objets issus du monde islamique, les pièces venues de l’Empire moghol indien ont suscité un fort enthousiasme.

En 1910, l’exposition "Chefs-d’œuvre de l’art mahométan", à Munich, a redéfini de nouveaux critères. Musées, marchands d’art, collectionneurs privés de différents pays avaient mis à disposition 3600 pièces, qualifiées de chefs-d’œuvre et placées sur un pied d’égalité avec des tableaux de maîtres de la Renaissance européenne.

Superficialité appropriatrice

Des artistes de renom ont visité cette exposition itinérante. Leur intérêt pour les objets du monde musulman restait toutefois superficiel, soit purement esthétique, formel et appropriateur. Parmi eux, Henri Matisse a commencé ensuite à voyager dans des protectorats français du Maghreb pour y acheter des objets et des textiles, alors qu'il était critique face au système colonial. Il a même commercialisé, dans les années 1920, le motif orientaliste de l’odalisque.

L'exposition met en exergue un petit nombre d’études de cas dont chacun illustre de manière exemplaire son époque. Le public peut découvrir ce parcours kaléidoscopique dans la grande salle du Kunsthaus.

ats

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