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Haine: le chef de l'ONU fustige "la complicité" des réseaux sociaux

"Par le recours à des algorithmes qui attisent la haine pour garder les utilisateurs rivés à leurs écrans, les plateformes de réseaux sociaux se rendent complices. Idem pour les annonceurs qui subventionnent ce modèle économique", a dénoncé le secrétaire général de l'ONU. © KEYSTONE/AP/MARKUS SCHREIBER
"Par le recours à des algorithmes qui attisent la haine pour garder les utilisateurs rivés à leurs écrans, les plateformes de réseaux sociaux se rendent complices. Idem pour les annonceurs qui subventionnent ce modèle économique", a dénoncé le secrétaire général de l'ONU. © KEYSTONE/AP/MARKUS SCHREIBER


Publié le 27.01.2023


Le secrétaire général de l'ONU a fustigé vendredi, à l'occasion de la journée de commémoration de l'Holocauste, les "décharges toxiques" de haine en ligne, accusant les réseaux sociaux de "complicité".

"Aujourd'hui, ce n'est pas seulement l'extrémisme violent que nous affrontons; c'est aussi, de plus en plus, le terrorisme. La menace est mondiale et elle s'accroît. L'un des principaux accélérateurs de cette croissance: le monde numérique", a déclaré Antonio Guterres lors d'une cérémonie à l'Assemblée générale de l'ONU.

"De nombreux pans d'internet deviennent des décharges toxiques où se déversent la haine et les mensonges pernicieux. Ce sont des catalyseurs qui, ayant le profit pour moteur, banalisent l'extrémisme", a-t-il poursuivi.

"Par le recours à des algorithmes qui attisent la haine pour garder les utilisateurs rivés à leurs écrans, les plateformes de réseaux sociaux se rendent complices. Idem pour les annonceurs qui subventionnent ce modèle économique", a dénoncé le secrétaire général.

Alors "aujourd'hui, je lance un appel urgent à toutes celles et ceux qui exercent une influence sur l'écosystème de l'information -- les autorités de contrôle, les décideurs, les entreprises technologiques, les médias, la société civile et les pouvoirs publics. Faites cesser la haine. Installez des garde-fous. Et faites-les respecter", a-t-il déclaré.

"Nous ne pouvons pas ouvrir de nouveaux exutoires aux vieilles haines et laisser l'impunité régner sur les plateformes numériques. Ensemble, nous devons opposer les faits aux mensonges, l'éducation à l'ignorance, la mobilisation à l'indifférence."

Décrivant la montée du national-socialisme dans les années 1930, il s'est alarmé qu'"aujourd'hui, des échos de ce chant des sirènes de la haine reviennent résonner à nos oreilles", dans un contexte de crise économique exacerbant les "mécontentements", de "désinformation galopante" et de "propagation de théories du complot paranoïaques".

Il a notamment dénoncé les "tentatives de réécrire l'Histoire, de nier l'Holocauste et de réhabiliter ceux qui y ont collaboré".

"D'une enquête à l'autre, le même constat s'impose: l'antisémitisme atteint des sommets. Et ce qui est vrai pour l'antisémitisme l'est aussi pour les autres formes de haine. Le racisme. Le sectarisme antimusulman. La xénophobie. L'homophobie. La misogynie."

ats, afp

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