La Liberté

Interdiction maintenue pour le commerce des cornes de rhinocéros

Les Etats signataires de la CITES n'ont pas voulu assouplir le commerce de cornes de rhinocéros blancs (image d'illustration). © KEYSTONE/AP/BELA SZANDELSZKY
Les Etats signataires de la CITES n'ont pas voulu assouplir le commerce de cornes de rhinocéros blancs (image d'illustration). © KEYSTONE/AP/BELA SZANDELSZKY


Publié le 22.11.2022


Les Etats signataires de la Convention sur le commerce international d'espèces menacées (CITES) ont décidé dès lundi de maintenir l'interdiction totale du commerce de cornes de rhinocéros blancs (Ceratotherium simum simum). Ils ont rejeté une proposition du Eswatini.

L'ancien Swaziland, dont la proposition était parrainée par le Botswana et la Namibie, voulait assouplir le commerce de cornes de ses rhinocéros pour dégager des ressources afin de financer la protection de l'espèce. Le texte a été refusé par 85 voix contre 15 et 26 abstentions en dépit du soutien du Japon et de plusieurs pays africains. D'autres pays africains, l'Union européenne, Israël et le Panama avaient auparavant appelé à rejeter tout aménagement.

De même, les délégués ont refusé d'autoriser la reprise du commerce de l'ivoire, même régulé, à la satisfaction du Fonds international pour le bien-être animal (IFAW). Le "commerce légal d'ivoire ouvre des opportunités pour les trafiquants d'ivoire d'éléphants chassés par des braconniers", fait valoir le vice-président de l'ONG, Matthew Collis.

Reptiles et batraciens

Les délégués de plus de 180 pays et experts en protection d'espèces menacées doivent se porter durant la deuxième semaine de la conférence au secours d'une douzaine d'espèces de tortues d'eau douce et des grenouilles dites "de cristal" car leur peau transparente permet de voir leurs organes internes.

"Les tortues d'eau douce sont parmi les principales espèces victimes de trafic international", explique à l'AFP Yovana Murillo, de l'ONG Wildlife Conservation Society (WCS). Le Brésil, la Colombie, le Costa Rica et le Pérou proposent de mettre en Annexe II (commerce régulé) les tortues Matamatas Chelus fimbriaba, du bassin amazonien, et Chelus orinocensis de l'Orénoque.

"Les Matamatas sont en proie à beaucoup de menaces: destruction de leur habitat, pollution mais également le commerce illégal, la consommation de leur chair et de leurs oeufs, et maintenant (le trafic) pour en faire des animaux de compagnie (...) en raison de leurs caractéristiques", déplore Doris Rodriguez, du service des forêts et de la faune sauvage du Pérou (Serfor).

Ces tortues aux carapaces épineuses qui mesurent une cinquantaine de centimètres pour une quinzaine de kilos ont une allure de fossiles vivants qui attire particulièrement les collectionneurs.

C'est aussi la morphologie spectaculaire des "grenouilles de cristal" (Centrolenidae) qui en fait la proie privilégiée de trafiquants. L'Argentine, le Brésil, le Costa Rica, le Salvador, le Panama, le Pérou, la République Dominicaine, les Etats-Unis ainsi que cinq pays africains, se sont mis d'accord pour demander la protection dont sont dépourvues actuellement ces grenouilles nocturnes des forêts humides d'Amérique centrale et du Sud.

"Histoire positive"

Le président du Comité I, le Britannique Vincent Fleming, a salué lundi "une histoire positive de restauration d'une espèce". Prenant acte de l'amélioration de la situation de l'oie caquetante des Aléoutiennes (Branta canadensis leucopareia), le Comité a accepté par consensus, à la demande de Washington, de passer cette espèce de canard sauvage de l'Annexe I (interdiction totale de commercialisation) à l'Annexe II permettant une commercialisation régulée.

Par ailleurs, le Comité I du sommet a approuvé par consensus le passage de l'Annexe I à l'Annexe II pour un crocodile du Brésil (Caiman latirostris) et un autre des Philippines (Crocodylus porosus), mais a refusé faire de même avec une espèce de Thaïlande (Crocodylus siamensis). Ce passage permet de lever l'interdiction de commercaliser ces espèces lorsqu'elles vivent en captivité.

La COP-19 devrait aussi faire une importante incursion dans les mers, en décidant en plénière de protéger par leur inscription en Annexe II les requins Requiem et les requins-marteaux afin de freiner le commerce d'ailerons de requins et leur éviter de finir en soupe.

Le prix des ailerons de requin peut atteindre les mille dollars le kilo sur les marchés asiatiques, notamment à Hong Kong. Les requins-marteaux et les requins Requiem fournissent la moitié des ventes, estimées à un demi-milliard de dollars chaque année.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11