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L'Ukraine demande à la Suisse d'accueillir des blessés civils

Thierry Burkart invoque la tradition humanitaire de la Suisse (archives). © KEYSTONE/PHILIPP SCHMIDLI
Thierry Burkart invoque la tradition humanitaire de la Suisse (archives). © KEYSTONE/PHILIPP SCHMIDLI
Thierry Burkart invoque la tradition humanitaire de la Suisse (archives). © KEYSTONE/PHILIPP SCHMIDLI
Thierry Burkart invoque la tradition humanitaire de la Suisse (archives). © KEYSTONE/PHILIPP SCHMIDLI
Plusieurs personnes comme Thierry Burkart ont invoqué la tradition humanitaire de la Suisse (archives). © KEYSTONE/PHILIPP SCHMIDLI
Plusieurs personnes comme Thierry Burkart ont invoqué la tradition humanitaire de la Suisse (archives). © KEYSTONE/PHILIPP SCHMIDLI


Publié le 20.07.2022


L'Ukraine a demandé à la Suisse d'accueillir des civils blessés. Berne se montre ouvert à la nouvelle donne. Jusque-là, la Confédération avait refusé de soigner des patients civils et militaires, au nom de la neutralité.

La nouvelle demande émane cette fois de l'ambassade d'Ukraine en Suisse. "Il ne s'agirait que de femmes et d'enfants voire de personnes âgées", indique l'ambassadeur Artem Rybchenko, interrogé par la télévision RTS. La Suisse a reçu la demande hier soir.

La situation est désormais complètement différente en comparaison avec la demande de l'OTAN qui concernait aussi les militaires, selon Johannes Matyassy, secrétaire d'Etat adjoint au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), interrogé par le "19h30". L'Ukraine a garanti qu'elle n'enverrait que des civils, selon le haut fonctionnaire.

La Suisse a toujours dit que s'il ne s'agissait que de patients civils, il n'y avait aucun problème avec le droit de la neutralité, a-t-il encore précisé. La demande doit encore être examinée par plusieurs instances de la Confédération.

Tradition humanitaire

Plusieurs voix s'étaient élevées pour que la Suisse change sa position. Dernier en date, Thierry Burkart, président du PLR, invoquait la tradition humanitaire de la Suisse. Selon M. Burkart, le droit de la neutralité ne justifie pas un refus total. La Suisse devait faire selon lui une contre-offre à l'OTAN.

Répondant favorablement à une demande de l'alliance militaire, les cantons s'étaient déclarés quant à eux prêts à soigner les blessés ukrainiens dans leurs hôpitaux. Mais le DFAE y avait mis son veto à cause de la neutralité, préférant apporter une aide sur place.

En tant qu'Etat neutre et dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse doit s'assurer que les personnes soignées en Suisse ne retournent pas au front après leur guérison, avait argué le DFAE.

Lettre au Conseil fédéral

L'Association suisse des infirmiers (ASI) a également dénoncé la décision du DFAE mercredi au travers d'une lettre ouverte adressée au Conseil fédéral. Il est indiscutable pour elle que l'accueil et le traitement de personnes blessées ou malades en provenance d'Ukraine constituent une priorité et relèvent d'un impératif humanitaire.

Plus d'une douzaine de pays de l'Union européenne (UE) ont jusqu'à présent participé à l'évacuation de blessés de guerre d'Ukraine, dont l'Autriche, un pays également neutre.

ats

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