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La Suisse et plus de 40 pays dénoncent la situation au Xinjiang

La Suisse et des dizaines d'Etats ont dénoncé à l'ONU la situation au Xinjiang et demandent un accès international à la région de la Chine du président Xi Jinoing (archives). © KEYSTONE/AP/SAM MCNEIL
La Suisse et des dizaines d'Etats ont dénoncé à l'ONU la situation au Xinjiang et demandent un accès international à la région de la Chine du président Xi Jinoing (archives). © KEYSTONE/AP/SAM MCNEIL
La Suisse et des dizaines d'Etats ont dénoncé à l'ONU la situation au Xinjiang et demandent un accès international à la région de la Chine du président Xi Jinoing (archives). © KEYSTONE/AP/SAM MCNEIL
La Suisse et des dizaines d'Etats ont dénoncé à l'ONU la situation au Xinjiang et demandent un accès international à la région de la Chine du président Xi Jinoing (archives). © KEYSTONE/AP/SAM MCNEIL


Publié le 22.06.2021


La Chine a à nouveau été visée au Conseil des droits de l'homme pour la situation au Xinjiang. Plus de 40 pays, dont la Suisse, se sont dits mardi "gravement inquiets" par l'internement présumé de plus d'un million d'Ouïghours, de la torture ou du travail forcé.

Des restrictions ciblent "de manière disproportionnée" cette minorité musulmane, a affirmé devant l'instance onusienne la représentante du Canada au nom de ces Etats. Et de dénoncer la séparation forcée de proches.

Les Etats demandent un accès "immédiat" et "sans entrave" d'observateurs internationaux au Xinjiang. Lundi, la Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet avait affirmé vouloir se rendre dans cette province cette année. Outre le Xinjiang, la situation à Hong Kong, un an après la loi sécuritaire controversée, et au Tibet a aussi été condamnée dans la déclaration des dizaines d'Etats.

En représailles, la Chine, au nom d'un groupe de pays, s'en est elle-même prise au Canada. Elle a dénoncé la situation des populations autochtones, des discriminations et de la xénophobie. Ottawa a ensuite dit qu'elle s'engageait à soutenir les autochtones, notamment après l'identification récente de fosses communes avec pus de 250 enfants abusés dans des établissements pilotés par des représentants de l'Eglise catholique.

Nicaragua ciblé par des dizaines de pays

La Chine avait tenté de désamorcer par avance l'impact de la déclaration commune contre elle devant l'instance onusienne. S'exprimant au nom d'un groupe de pays, elle s'est dite "gravement inquiète" des "accusations sans fondement" lancées par certains Etats, ciblant des interférences dans les affaires d'autres pays. Ces gouvernements utilisent les droits humains comme "excuse" pour ne pas s'occuper de leurs propres difficultés et lancer des actions militaires, a ajouté Pékin, sans les nommer.

La Chine a également reçu le soutien d'alliés comme le Bélarus. En juillet dernier, elle avait visé la Suisse après ses critiques et celles de 26 autres pays contre la loi sécuritaire à Hong Kong. Pékin avait accusé Berne d'interférer, en demandant de ne pas appliquer cette législation, dans ses affaires intérieures.

Mardi, la Suisse s'est aussi associée à 58 autres pays pour appeler le Nicaragua à autoriser des observateurs électoraux internationaux pour les élections de novembre prochain. Ces Etats sont inquiets après la suppression de partis politiques et les poursuites contre de nombreux candidats à la présidentielle et des dissidents.

Inquiétude de la Suisse sur le Tigré ou Navalny

"Nous appelons à leur libération immédiate" et à cesser de harceler les défenseurs des droits humains, ont-ils affirmé dans la déclaration prononcée par l'ambassadrice du Costa Rica à l'ONU à Genève. Cette attitude des autorités va probablement empêcher un scrutin "libre et équitable" dans quelques mois dans un pays en crise politique depuis 2018. Ces Etats déplorent également l'incapacité du gouvernement à mener les réformes électorales requises.

Le Nicaragua a également à nouveau été mentionné par la Suisse à titre personnel mardi devant l'instance onusienne. Mais le numéro deux de la mission suisse à l'ONU à Genève, l'ambassadeur Félix Baumann, a encore dénoncé la décision russe de considérer l'organisation de l'opposant Alexeï Navalny comme "extrémiste", compromettant une participation aux élections.

Il a demandé des investigations indépendantes sur les prisons au Bahreïn. Il a fait part de l'inquiétude suisse sur les droits humains au Tigré, en Ethiopie, sur l'Afghanistan, l'Irak, le Bangladesh ou encore sur l'Iran.

ats

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