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Les canicules pourraient tuer 90'000 Européens par an d'ici 2100

Outre les canicules, le changement climatique rend la région de plus en plus propice à l'émergence et à la transmission de maladies infectieuses, notamment via les moustiques (image prétexte). © KEYSTONE/AP/Felipe Dana
Outre les canicules, le changement climatique rend la région de plus en plus propice à l'émergence et à la transmission de maladies infectieuses, notamment via les moustiques (image prétexte). © KEYSTONE/AP/Felipe Dana


Publié le 09.11.2022


Si rien n'est fait pour l'empêcher, 90'000 Européens pourraient mourir chaque année à cause des canicules d'ici la fin du siècle dans la plus grande menace sanitaire liée au climat, a prévenu mercredi l'Agence européenne de l'environnement (AEE).

"Sans mesures d'adaptation, et dans le cadre d'un scénario de réchauffement planétaire de 3°C d'ici à 2100, 90'000 Européens pourraient mourir suite à des canicules chaque année", a relevé l'AEE.

Avec un réchauffement de 1,5°C visé par l'accord de Paris ce chiffre est réduit à 30'000 décès par an", souligne-t-elle en se fondant sur une étude publiée en 2020. Entre 1980 à 2020, quelque 129'000 Européens sont morts de chaud, d'après les chiffres, avec une forte accélération durant la période récente.

La combinaison d'épisodes caniculaires plus fréquents, d'une population vieillissante et d'une urbanisation accrue rend les Européens plus vulnérables à de fortes températures, notamment dans le sud du continent, a souligné l'agence européenne.

Paludisme et dengue

Lundi, le bureau européen de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait annoncé qu'au moins 15'000 décès en Europe étaient directement liés aux graves vagues de chaleur durant l'été 2022. Outre les canicules à répétition, le changement climatique rend la région de plus en plus propice à l'émergence et à la transmission de maladies infectieuses.

Certains types de moustiques, vecteurs du paludisme et de la dengue, séjournent plus longtemps en Europe, note l'AEE. La hausse des températures favorise aussi la prolifération dans l'eau de bactéries, notamment en mer Baltique des bactéries Vibrio, dont la plus connue est responsable du choléra. Des mesures de prévention et de veille doivent permettre de réduire ces conséquences sanitaires morbides.

"Il faut mettre en oeuvre un large éventail de solutions, notamment des plans d'action efficaces contre la chaleur, l'écologisation des villes, la conception et la construction de bâtiments appropriés et l'adaptation des horaires et des conditions de travail", estime le rapport selon lequel une grande partie des décès liés aux grosses chaleurs sont évitables en Europe.

ats, afp

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