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Mobilisation en Iran et dans le monde

Les premiers à manifester samedi, décalage horaire oblige, furent les Australiens, comme ici à Sydney. © KEYSTONE/EPA/ROUNAK AMINI
Les premiers à manifester samedi, décalage horaire oblige, furent les Australiens, comme ici à Sydney. © KEYSTONE/EPA/ROUNAK AMINI
A Sydney, une manifestante rappelle le nom de la jeune femme kurde à l'origine du mouvement sévèrement réprimé depuis trois semaines en Iran. © KEYSTONE/EPA/PAUL BRAVEN
A Sydney, une manifestante rappelle le nom de la jeune femme kurde à l'origine du mouvement sévèrement réprimé depuis trois semaines en Iran. © KEYSTONE/EPA/PAUL BRAVEN
Manifestation de solidarité devant l'ambassade d'Iran à Rome. © KEYSTONE/EPA/CLAUDIO PERI
Manifestation de solidarité devant l'ambassade d'Iran à Rome. © KEYSTONE/EPA/CLAUDIO PERI
Un portrait de la défunte Mahsa Amini sur une place à Berlin. © KEYSTONE/EPA/CLEMENS BILAN
Un portrait de la défunte Mahsa Amini sur une place à Berlin. © KEYSTONE/EPA/CLEMENS BILAN
Manifestation de solidarité devant l'ambassade d'Iran à Rome. © KEYSTONE/EPA/CLAUDIO PERI
Manifestation de solidarité devant l'ambassade d'Iran à Rome. © KEYSTONE/EPA/CLAUDIO PERI
Un portrait de la défunte Mahsa Amini sur une place à Berlin. © KEYSTONE/EPA/CLEMENS BILAN
Un portrait de la défunte Mahsa Amini sur une place à Berlin. © KEYSTONE/EPA/CLEMENS BILAN


Publié le 01.10.2022


Des manifestations ont eu lieu samedi dans plusieurs universités en Iran pour dénoncer la répression meurtrière du mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des moeurs. La mobilisation s'est étendue ailleurs dans le monde.

"Des étudiants ont manifesté samedi dans des universités pour dénoncer les agissements de la police envers les protestataires", a affirmé l'agence de presse iranienne Fars, sans préciser où ont eu lieu ces manifestations, ni leur ampleur.

L'agence a toutefois indiqué que des rassemblements "ont aussi été organisés sur la place Enghelab ("Révolution" en persan, ndlr) près de l'Université de Téhéran, dans le centre de la capitale, où des heurts ont éclaté entre la police et les manifestants dont certains ont été arrêtés".

Selon des témoins, de nombreux policiers anti-émeutes avaient pris position plus tôt samedi à différents carrefours de Téhéran.

"Noyée dans le sang"

Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos vérifiées par l'AFP ont circulé samedi montrant des rassemblements dans des universités, notamment à Téhéran et dans la ville sainte de Machhad (nord-est), deuxième ville du pays.

Sur ces images, on peut voir des dizaines de manifestants chantant et scandant des slogans favorables au mouvement de contestation.

"La ville est noyée dans le sang, mais nos professeurs gardent le silence!", ont scandé des manifestants rassemblés devant l'université de Karaj, à l'ouest de Téhéran, selon une vidéo diffusée par l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo.

Vendredi soir, des Iraniens ont manifesté dans la ville de Saqez, dans la province du Kurdistan, d'où était originaire Mahsa Amini, selon une vidéo d'IHR.

"Femmes, vie, liberté", ont lancé des hommes et des femmes en pleine rue en reprenant un slogan phare du mouvement de contestation.

Selon l'agence Fars, environ 60 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, tandis qu'Iran Human Rights a fait état d'au moins 83 morts.

Plus de 1200 manifestants ont été arrêtés, d'après un bilan officiel. Des militants, des avocats et des journalistes ont également été interpellés, selon des ONG.

Manifestations de solidarité

Des rassemblements, avec une partie de la diaspora iranienne, ont par ailleurs été organisés à travers le monde, dans plus de 150 villes. Cela en solidarité avec le mouvement, dont la répression a fait au moins 83 morts depuis le décès de la Kurde iranienne le 16 septembre, trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile.

Le pouvoir, qui dément toute implication des forces de l'ordre dans la mort de la jeune femme de 22 ans, a fait arrêter des centaines de manifestants, qualifiés d'"émeutiers".

En Suisse, près de 1800 personnes ont participé aux rassemblements de samedi, à Zurich, Berne et Genève. A Berne, la police a dû fait usage de balles en caoutchouc.

A Rome, un millier de personnes ont défilé au rythme des tambours, réclamant "justice" pour Mahsa Amini.

A Berlin, plus de 1000 personnes se sont réunies, brandissant des pancartes dénonçant le régime iranien. A Bruxelles plus de 2000 personnes se sont rassemblées et deux Iraniennes installées en Belgique se sont rasé la tête en signe de protestation. D'autres manifestations ont eu lieu à Madrid, Athènes, Bucarest, Londres, Lisbonne, Varsovie et Tokyo, réclamant "justice" pour Mahsa Amini et dénonçant la "dictature" en Iran.

L'ancien Premier ministre iranien Mir Hossein Mousavi, aujourd'hui dans l'opposition, a exhorté les forces de l'ordre à cesser les violences, dans un message publié sur le compte Instagram du site Kaleme qui lui est proche.

"J'aimerais rappeler à toutes les forces de l'ordre leur serment de protéger notre terre, l'Iran, et les vies humaines, les biens, et les droits du peuple", a dit l'ancien responsable qui est en résidence surveillée depuis 2011. "Le sang des oppressés est plus fort que la violence des tyrans."

"Impitoyable"

Amnesty International a dénoncé une répression "impitoyable" contre le mouvement de contestation, notant le recours à des balles réelles et billes de plomb, des passages à tabac et des violences sexuelles à l'encontre des femmes par les forces de l'ordre.

Les autorités iraniennes accusent, elles, les manifestants de semer le "chaos" et des forces à l'étranger, parmi lesquelles les Etats-Unis, leur ennemi juré, d'être derrière les rassemblements.

ats, afp

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