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Reprise du procès contre l'ex-présidente Añez

L'ancienne présidente bolivienne par intérim Jeanine Añez ( à gauche), ici en compagnie de son avocate, est emprisonnée depuis mars 2021 (archives). © KEYSTONE/EPA EFE/MARTIN ALIPAZ
L'ancienne présidente bolivienne par intérim Jeanine Añez ( à gauche), ici en compagnie de son avocate, est emprisonnée depuis mars 2021 (archives). © KEYSTONE/EPA EFE/MARTIN ALIPAZ


Publié le 07.06.2022


Le procureur général de Bolivie a annoncé son intention de requérir 15 ans de prison à l'encontre de la présidente par intérim Jeanine Añez (2019-2020), poursuivie pour coup d'Etat présumé contre l'ex-président Evo Morales, au cours de son procès qui a repris lundi.

Le procès contre l'ancienne présidente de droite, emprisonnée depuis mars 2021, s'était ouvert une première fois le 10 février avant d'être renvoyé à plusieurs reprises. En mai les avocats de l'ancienne cheffe d'Etat ont déposé un recours pour inconstitutionnalité des chefs d'accusation à son encontre : "décisions contraires à la Constitution" et "manquement au devoir".

Lors d'une conférence de presse lundi, le procureur général Juan Lanchipa a toutefois annoncé que le ministère public allait requérir une peine de 15 ans de prison.

Le bureau du procureur "a déjà préparé la présentation des arguments finaux à l'audience où le ministère public demandera à la Cour une condamnation à une peine de 15 ans contre Mme Jeanine Añez", a déclaré M. Lanchipa.

Cette avocate et ex-présentatrice de télévision de 54 ans, dont l'arrestation avait suscité un tollé international, se dit être une "prisonnière politique".

Le 12 novembre 2019, en plein troubles post-électoraux, Jeanine Añez, alors deuxième vice-présidente du Sénat, s'était proclamée présidente par intérim de Bolivie. Un mois plus tôt, Evo Morales avait affronté une vague de protestations après sa réélection contestée pour un quatrième mandat. Lâché par l'armée et la police, il avait fini par démissionner et s'exiler.

Mandat entériné par la Cour

La sénatrice conservatrice avait alors pris la tête du pays à la faveur d'une vacance du pouvoir provoquée par les démissions en cascade de M. Morales et de ses successeurs constitutionnels : le vice-président, la présidente du Sénat et le président de la Chambre des députés.

Pour le parti au pouvoir, le Mouvement vers le Socialisme (MAS) fondé par M. Morales et qui est partie civile au procès, Mme Añez a violé les étapes constitutionnelles et faisait partie d'un complot ourdi par la droite bolivienne et l'Organisation des Etats américains (OEA), qui avait dénoncé des irrégularités dans le processus électoral.

La Cour constitutionnelle avait pourtant entériné la légalité du mandat de Mme Añez en janvier 2020 avant que le Parlement n'en ratifie "la constitutionnalité". Après un an d'intérim, Mme Añez avait reconnu la victoire de Luis Arce, candidat du MAS et dauphin d'Evo Morales, à la présidentielle d'octobre 2020 et lui avait remis le pouvoir.

Mme Añez est également poursuivie pour "terrorisme", "sédition" et "conspiration" lors de son court mandat présidentiel.

ats, afp

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