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Washington exclut le Kosovo d'exercices militaires après des heurts

La situation est très tendue au Kosovo, où de nombreux membres de la communauté serbe majoritaire dans quatre villes ne reconnaissent pas l'autorité de Pristina. © KEYSTONE/EPA/GEORGI LICOVSKI
La situation est très tendue au Kosovo, où de nombreux membres de la communauté serbe majoritaire dans quatre villes ne reconnaissent pas l'autorité de Pristina. © KEYSTONE/EPA/GEORGI LICOVSKI


Publié le 31.05.2023


Les Etats-Unis ont annoncé mardi l'exclusion du Kosovo d'un programme d'exercices militaires, une première sanction après que Pristina a intronisé des maires albanais dans des villes du nord à majorité serbe. Cette décision est à la source d'un regain de tension.

Les puissances occidentales ont appelé à la désescalade après de violents heurts lundi devant une mairie, au cours desquels une trentaine de soldats internationaux menés par l'OTAN et une cinquantaine de manifestants ont été blessés.

Jeffrey Hovenier, ambassadeur américain à Pristina, a annoncé l'exclusion du Kosovo de Defender 23, un programme d'exercices militaires rassemblant plus de 20 pays commencé en avril et qui doit se prolonger jusqu'à fin juin en Europe. "Pour le Kosovo, cet exercice est terminé", a déclaré M. Hovenier.

En 1999, une campagne de bombardements l'OTAN avait contraint les troupes serbes à se retirer du Kosovo. Depuis lors, l'alliance militaire mène une opération de maintien de la paix dans ce territoire à majorité albanaise, qui a proclamé son indépendance en 2008 et que la Serbie refuse toujours de reconnaître.

Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a une nouvelle fois critiqué le premier ministre Albin Kurti, estimant que sa décision concernant les maires avait "fortement et inutilement aggravé les tensions". Il a appelé "toutes les parties à prendre des mesures immédiates pour désamorcer les tensions".

Situation très tendue

M. Hovenier a menacé de prendre des mesures sans précédent pour mettre fin au soutien diplomatique en faveur de la reconnaissance internationale de ce territoire des Balkans, dont l'indépendance reste contestée par la Russie, la Chine et quelques pays européens.

"Nous avons demandé très directement au premier ministre Kurti de prendre des mesures immédiates pour parvenir à une désescalade dans le Nord. Il n'a pas répondu à ces demandes", a déclaré l'ambassadeur.

Depuis quelques jours, la situation est très tendue dans cette région du Kosovo, où de nombreux membres de la communauté serbe majoritaire dans quatre villes ne reconnaissent pas l'autorité de Pristina. Les Serbes ont boycotté les municipales d'avril dans ces localités, ce qui a abouti à l'élection de maires albanais malgré la très faible participation, de moins de 3,5%.

Ces édiles ont été intronisés la semaine dernière par le gouvernement, le premier ministre faisant fi des appels à l'apaisement.

ats, afp

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