Mircea Cartarescu » Gravir son monumental Solénoïde (2019) tenait de l’expérience littéraire et métaphysique, éprouvante comme peuvent l’être les chefs-d’œuvre. C’est que son verbe est une mystique, une quête de connaissance égarée dans les arcanes du monde. On s’y replonge avec Melancolia, trois longues nouvelles serties de deux contes. Un polyptyque dédié à l’enfance, cet hors-temps soumis aux sortilèges.

Sous la plume cabalistique de Mircea Cartarescu, de jeunes garçons abandonnés à leur solitude errent dans l’envers du réel, où les lois physiques sont mises au défi d’un onirisme inquiet. Son mélancolisme halluciné, traduit avec une précision inventive par Laure Hinckel, dilue les frontières arbitraires qui opposent rêve et réalité, jusqu’à déployer des labyrinthes borgésiens dont les impasses tiennent lieu de rites initiatiques. Par son expressionnisme teinté de réalisme magique où le merveilleux le cède à l’effroyable, l’auteur roumain envoûte. Son recueil est un formid