Peut-on traduire blanc sur noir?
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Collectif » Après «l’affaire Amanda Gorman», un ouvrage donne voix aux traducteurs.
Rarement la traduction, cette discipline de l’ombre, avait connu pareille exposition. On se souvient de The Hill We Climb, poème déclamé par Amanda Gorman lors de la cérémonie d’investiture de Joe Biden. La jeune poétesse afro-américaine avait fait sensation et son texte, éminemment symbolique, attirait alors la convoitise des éditeurs du monde entier. Encore fallait-il, pour le faire voyager, le traduire… Le choix de l’éditeur néerlandais de confier ce travail à une écrivaine blanche avait suscité l’indignation de la journaliste Janice Deul, qui déplorait que cette traduction ne soit le fait d’une personne «noire et fière de l’être». Faut-il donc se ressembler pour traduire?
Ce qu’il a bien fallu nommer «l’affaire Amanda Gorman» a dès lors pris des proportions invraisemblables, attisée par des positions d’une rare virulence. Un débat fiévreux, moins relatif à la littérature elle-même q