Des mutations hautes en couleur
En France, la question de la diversité dans la danse classique fait débat. L'Opéra de Paris agit
Eve Beauvallet
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Ballet classique » Décidément, le ballet classique nous raconte beaucoup d’histoires. Il y en a de merveilleuses, qui nous parlent d’architecture des corps et de romantiques passions dans les Casse-Noisette, Lac des cygnes ou Cendrillon. Et il y a de méchantes petites fables, dont on oublie trop souvent qu’elles sont des fictions. Par exemple, l’idée qu’il y aurait un modèle de ballerine, blanche, gracile et éthérée, et que s’en écarter flinguerait l’uniformité du «corps de ballet»: faux argument. Ou l’idée qu’il y aurait des versions originales de ces chefs-d’œuvre du patrimoine, et qu’en réadapter les séquences racistes – comme la «danse des négrillons» de la Bayadère – en piétinerait l’intégrité (faux encore).
Le problème de ces contre-vérités si profondément ancrées, c’est qu’en leur nom, les rares danseuses de couleur inscrites en danse classique dans les établissements supérieurs ont dû endurer, de la part d’enseignants, des phrases comme «si tu ne rentres pas tes fess