Les adultes devront peut-être un jour expliquer pourquoi le principe éthique essentiel en médecine et en science «primum non nocere» (en premier ne pas nuire) n’a pas été appliqué concernant le développement du numérique à l’école.

La présentation du projet EdNum (La Liberté du 29.08), qui vise à équiper les classes dès la 1H jusqu’à offrir un ordinateur par élève au CO, met l’accent sur la formation des enseignants dans ce domaine. Outre le fait que ces derniers réclament d’autres soutiens et moyens (La Liberté du 11.09) pour lesquels l’argent semble manquer, nous constatons que les deux grands absents du projet sont la santé des enfants et adolescents, et la durabilité de la planète et de ses ressources.

En effet, les études scientifiques démontrent une relation nette entre augmentation du temps d’écran et troubles du sommeil chez les adolescents, entre troubles du sommeil et perturbations endocriniennes, entraînant potentiellement obésité, troubles cardiovasculaires et troubles du sommeil, décrochements social et scolaire. Notre société hypernumérisée met à mal les ressources terrestres: l’extraction minière des terres rares indispensables à la fabrication de nos outils informatiques pollue les sols et les eaux, l’électricité nécessaire à l’utilisation des ordinateurs et des data centers est énorme. Quant au problème des déchets du cimetière informatique, il est considérable.

N’ajoutons pas plus de numérique à l’école et n’en banalisons pas les effets sur notre société et nos jeunes. Les vrais enjeux de la durabilité ne sont pas économiques mais écologiques et de santé publique.