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Le prix de la corruption

ABB est sanctionné d’une amende supplémentaire de 4 millions en Afrique du Sud

ABB collabore avec la justice pour régler le cas. © Keystone-archives
ABB collabore avec la justice pour régler le cas. © Keystone-archives
Publié le 03.12.2022

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Ministère public » ABB continue de régler l’ardoise pour des faits de corruption en Afrique du Sud. Après des réparations réclamées jeudi par les autorités de Pretoria, le Ministère public de la Confédération (MPC) a mis vendredi à l’amende le groupe zurichois. Le verdict de la justice américaine est encore attendu.

Le géant de l’électrotechnique a été condamné par le MPC à une amende de 4 millions de francs pour ne pas avoir «pris toutes les mesures raisonnables et nécessaires» pour lutter contre la corruption dans le cadre de ses activités en Afrique du Sud.

«Différents collaborateurs d’ABB ont mis au point, à partir de 2013, un système de corruption afin d’obtenir, sous la forme de paiements surévalués aux sous-traitants, des commandes liées à la construction d’une centrale électrique à charbon en Afrique du Sud», a expliqué le MPC dans un communiqué.

Selon le parquet fédéral, «ABB Afrique du Sud a obtenu, avec des paiements de pots-de-vin d’au moins 1,3 million de francs suisses, des commandes d’une valeur d’au moins 200 millions de dollars» (quasiment autant en francs).

Indemnisation en 2020

Le groupe s’étant déjà acquitté d’une indemnisation de 104 millions de dollars à l’Afrique du Sud en 2020, aucun dédommagement n’est dû, mais ABB devra également s’acquitter des frais de procédure à hauteur de 50 000 francs.

L’entreprise a confirmé à l’agence AWP le règlement avec le MPC, concernant l’octroi en 2015 de contrats pour la centrale électrique de Kusile en Afrique du Sud. ABB espère «dans un proche avenir trouver une solution définitive pour les affaires encore en suspens dans ce dossier».

Jeudi, le Ministère public sud-africain avait annoncé que l’entreprise zurichoise avait conclu un accord avec la justice sud-africaine et accepté de verser au titre de «réparation punitive» 2,5 milliards de rands (134 millions de francs) afin de solder cette affaire de corruption. Cet accord s’inscrit dans une enquête plus large sur des faits supposés de corruption concernant l’entreprise publique d’électricité Eskom.

Responsables pas à l’abri

Le Parquet sud-africain avait précisé que ce règlement ne mettait pas à l’abri les individus faisant l’objet de poursuites pénales, y compris les directeurs, le personnel et les contractants d’ABB. Les juges continueront à enquêter, avec le soutien d’ABB, qui s’est engagé à collaborer pour que ses employés impliqués répondent de leurs actes.

En septembre, ABB avait indiqué avoir constitué des provisions d’environ 325 millions de dollars, ce qui a affecté les résultats du troisième trimestre.

Coupures d’électricité

Le litige remonte à 2015, lorsque le groupe électrotechnique avait décroché un contrat dans le cadre de la construction de la centrale électrique de Kusile, près de la capitale Pretoria, auprès de l’entreprise publique Eskom.

Deux anciens salariés d’ABB et leurs épouses avaient été arrêtés en juillet dernier et inculpés pour corruption, fraude et blanchiment d’argent. Dans le cadre de ce litige, ABB avait déjà versé un montant d’environ 104 millions de francs à Eskom.

L’affaire de corruption entourant Eskom et la centrale de Kusile, dont la construction a débuté en 2008 et pris des années de retard, a provoqué une crise énergétique majeure en Afrique du Sud, qui fait face à des coupures d’électricité quotidiennes. Ces difficultés d’approvisionnement énergétique devraient encore durer plusieurs années. ATS/AWP

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