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Ancien président du Louvre en examen

Publié le 27.05.2022

Temps de lecture estimé : 2 minutes

France » Jean-Luc Martinez aurait fermé les yeux sur de faux certificats d’origine de pièces d’antiquités égyptiennes, acquises par le Louvre Abu Dhabi pour plusieurs dizaines de millions d’euros.

Un ancien président-directeur du Musée du Louvre, Jean-Luc Martinez, a été mis en examen mercredi à Paris pour «blanchiment et complicité d’escroquerie en bande organisée» et placé sous contrôle judiciaire dans une enquête sur un trafic d’antiquités du Proche et Moyen-Orient, a-t-on appris hier de source judiciaire. Patron du Louvre de 2013 à l’été 2021, il est aujourd’hui ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine.

Jean-Luc Martinez avait été placé lundi en garde à vue dans les locaux de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), avec deux éminents égyptologues français, selon une source proche du dossier. Les deux spécialistes ont été libérés sans poursuites à ce stade. L’ancien président-directeur du musée a été mis en examen pour «complicité d’escroquerie en bande organisée et blanchiment par facilitation mensongère de l’origine de biens provenant d’un crime ou d’un délit», a précisé la source judiciaire.

Selon le Canard enchaîné, qui a annoncé les gardes à vue, les enquêteurs cherchent à savoir si Jean-Luc Martinez a «fermé les yeux» sur de faux certificats d’origine de cinq pièces d’antiquités égyptiennes, dont une stèle en granit rose de Toutankhamon, acquises par le Louvre Abu Dhabi «pour plusieurs dizaines de millions d’euros».

Une enquête préliminaire portant sur des soupçons de trafic d’antiquités provenant de pays instables du Proche et Moyen-Orient avait été ouverte en juillet 2018 par la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du Parquet de Paris. Les investigations ont été confiées en février 2020 à un juge d’instruction.

Ce trafic concernerait des centaines de pièces et porterait sur des dizaines de millions d’euros, selon des sources proches. Dans cette affaire, au moins trois autres personnes sont poursuivies pour «escroqueries en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée»: une spécialiste en archéologie méditerranéenne et son mari mis en examen en juin 2020 et placés sous contrôle judiciaire, ainsi qu’un un galeriste germano-libanais placé en détention provisoire en mars dernier. ATS/AFP

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