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Heurts sur le front en Ukraine

Publié le 19.04.2021

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Tensions » Les violences ont augmenté cette année entre soldats ukrainiens et rebelles prorusses. La Russie a massé des soldats à la frontière.

«Notre tâche est qu’ils n’aillent pas plus loin», lance Taras Mykytseï, un militaire posté dans les tranchées de l’est de l’Ukraine. Face aux craintes d’une invasion russe, les soldats ukrainiens se préparent à faire face. Les heurts avec les séparatistes prorusses sont quasi quotidiens sur la ligne de front, avec leur lot de victimes. «Le plus grand nombre est causé par les tireurs d’élite», explique Vladyslav, un soldat de 28 ans.

Les séparatistes tentent «d’infliger des pertes maximum aux forces ukrainiennes pour provoquer une riposte», a estimé le commandant adjoint de l’opération militaire de Kiev dans l’est, Oleksandr Ganouchtchak, qui accuse l’adversaire de se servir d’infrastructures civiles comme couverture.

Les forces ukrainiennes affrontent les rebelles prorusses dans l’est du pays depuis 2014, dans une guerre qui a fait plus de 13 000 morts. Après des mois de relative accalmie, les violences ont considérablement augmenté depuis le début de l’année, tandis que la Russie a massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière pour des «exercices militaires».

Selon Kiev, une trentaine de ses soldats ukrainiens ont été tués sur le front depuis le début de l’année, contre 50 pour l’ensemble de 2020. Les rebelles ont fait état d’au moins vingt morts dans leurs rangs depuis janvier. Depuis des semaines, Kiev dit craindre une invasion russe pure et simple et accuse le Kremlin de chercher, via les séparatistes, à provoquer un casus belli qui justifierait une telle intervention militaire.

Moscou s’est jusqu’à présent contenté, selon Kiev et les Occidentaux, de soutenir financièrement et militairement les séparatistes tout en démentant toujours toute présence de ses forces sur le front. Soufflant le chaud et le froid ces deux dernières semaines, la Russie a assuré qu’elle ne «menaçait personne» tout en accusant Kiev de «provocations», sur fond de tensions exacerbées avec les Etats-Unis.

Alors que le gouvernement espère le soutien occidental, ses militaires préfèrent compter sur eux-mêmes. Pour le soldat ukrainien Alik, l’aide de l’Otan et de Washington est bienvenue, mais la guerre est avant tout l’affaire des Ukrainiens. «C’est notre terre, notre Ukraine, nous devons défendre notre pays», confie-t-il. ATS/AP

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