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La crise du gaz menace un géant

Gros consommateur de gaz russe, BASF, premier groupe chimique mondial devra fermer ses portes si ses livraisons de gaz sont divisées de moitié. Mais son rôle de site industriel prioritaire pourrait le préserver

Thomas Schnee, Ludwigshafen

Publié le 12.07.2022

Temps de lecture estimé : 9 minutes

Allemagne » L’Allemagne s’enfonce chaque jour un peu plus dans la crise du gaz. Et cette fois-ci, la perspective de l’arrivée de la pénurie s’est encore raccourcie. En effet, si Poutine le veut, le pipeline germano-russe Nord Stream 1, actuellement en maintenance (voir ci-après), ne sera pas rouvert le 21 juillet, comme le prévoient les contrats. Or 35% du gaz consommé en Allemagne (55% avant la guerre) vient toujours de Russie. Ce serait un drame pour les ménages et les entreprises allemandes. Parmi elles, le plus gros consommateur du pays, le groupe chimique BASF, serait touché de plein fouet.

Très énergivore

Sur le plus grand site chimique du monde, l’usine mère de BASF à Ludwigshafen, l’idée de se rationner passe mal. «BASF produit ici environ 8000 à 10 000 produits différents. Et pour cela, il faut beaucoup de gaz, autan

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