La vie d’hôtel, c’est fini
Quelque huit mille sans-abris new-yorkais vont devoir retourner dans des refuges collectifs
Kessava Packiry, New York
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Sans-abri » Façade terre de Sienne en grosses pierres taillées, architecture inspirée de l’Europe du début du XXe siècle, l’hôtel Lucerne à New York a fière allure. Sur son site internet, l’établissement de l’Upper West Side vante le luxe de ses chambres aux parfums vieille époque. Mais une fois la lourde porte franchie, le charme tombe, net. L’endroit est sombre. Adossés aux murs, une dizaine de matelas défraîchis attendent que la voirie les emporte. L’hôtel est visiblement fermé. Surpris de voir quelqu’un débarquer, le gérant lâche: «Vous êtes journaliste? Je ne fais aucun commentaire. Le sujet est trop sensible.»
Le sujet? Celui de 8000 sans-abris, à la santé fragile pour la majorité d’entre eux, que New York avait installés dans près d’u