La Liberté

Rapport accablant pour Boris Johnson

Publié le 27.05.2022

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Royaume-Uni » Le premier ministre britannique est une nouvelle fois dans la tourmente après le rapport qui conclut au mépris total de Downing Street pour les règles de confinement.

Pendant que les Britanniques s’enfermaient pour se protéger du Covid-19, l’alcool coulait à flots lors des pots organisés à Downing Street: l’enquête administrative sur le «partygate» a tiré mercredi des conclusions sévères pour Boris Johnson. Le chef du gouvernement conservateur a dû s’employer une nouvelle fois à faire acte de contrition, disant assumer mais vouloir «aller de l’avant». Boris Johnson est déterminé à rester à son poste.

Les révélations de presse et les 126 amendes délivrées par la police (dont une à Boris Johnson pour un anniversaire surprise) avaient déjà donné une idée de ce qui se déroulait dans la résidence du premier ministre pendant les confinements, synonymes de lourds sacrifices pour les Britanniques. Mais le rapport rendu par Sue Gray, une fonctionnaire cadre, constitue une plongée accablante dans ces violations. Le document d’une quarantaine de pages raconte chronologiquement, e-mails et photos à l’appui, une série de pots très alcoolisés – jusqu’à en vomir – avec altercations, musique, départ par des portes dérobées au petit matin et parfois irrespect pour les agents de sécurité.

Sans nommer de responsables ni recommander de sanctions, Sue Gray met en cause le pouvoir. «Certains des fonctionnaires les moins expérimentés ont cru que leur participation à certains de ces événements était autorisée, étant donné la présence de hauts dirigeants. Les hauts dirigeants, qu’ils soient politiques ou officiels, doivent assumer la responsabilité de cette culture», estime-t-elle. Devant les députés puis la presse, Boris Johnson a assuré assumer «l’entière responsabilité de tout ce qui s’est passé» et exclu de démissionner.

Le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer a appelé à son départ pour «restaurer la dignité» au pouvoir. Mais il est aussi fragilisé par une enquête de police en cours sur le «beergate», ces bières et currys partagés avec son équipe en campagne l’an dernier malgré les restrictions. En l’absence d’élections, la question est de savoir si ces nouveaux éléments seront suffisants pour relancer la colère au sein de la majorité, voire démontrer que le chef du gouvernement a menti au parlement, ce qui pourrait précipiter son départ.

«Etes-vous prêts à défendre, jour après jour, cette attitude publiquement?» a lancé le député conservateur Tobias Ellwood à ses collègues. L’un d’eux, Julian Sturdy, a rejoint la quinzaine de conservateurs qui ont déjà appelé publiquement Boris Johnson à démissionner, invoquant «l’intérêt public». ats/afp

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