En eaux libres
Honoré par un Prix suisse d’art, Georges Descombes a laissé une rivière genevoise dessiner son propre lit, comme on écrirait un poème. Promenade
Thierry Raboud - Photos: Fabio Chironi/Karla Hiraldo Voleau/Superpositions
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Territoire » Un cheval, soudain, jaillit hors de l’eau. La monteuse nous salue d’un regard, puis continue sa cavalcade dans la nonchalance des lisières. «C’est incroyable, c’est génial!» s’émerveille Georges Descombes, heureux de cette apparition qui transforme son paysage en tableau vivant. Il en a esquissé les contours, la nature invente le reste. C’est un terreau du possible, un jardin philosophique où se cultive la liberté.
Et au milieu coule une rivière. En méandres neufs, l’Aire divague à travers champs, coïncidant avec ce qu’elle aurait pu être avant sa canalisation au début du siècle passé, avant que sa débordante impétuosité ne soit corsetée en un canal rectiligne tracé entre le pied du Salève et l’Arve où elle se jette. Il y a 20 ans, les autorit&eacu