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Merci aux Romains

Selon une étude, le châtaignier et le noyer ont été propagés par l’Empire romain

Les Romains, comme les Grecs, cultivaient le châtaignier (ici à Noréaz) principalement en raison de sa croissance rapide et de son bois résistant. © Julien Chavaillaz
Les Romains, comme les Grecs, cultivaient le châtaignier (ici à Noréaz) principalement en raison de sa croissance rapide et de son bois résistant. © Julien Chavaillaz

ATS

Publié le 21.11.2022

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Ethnobotanique » Le châtaignier et le noyer sont des essences importantes en Europe. Si leurs fruits et leur bois sont aussi répandus, c’est grâce aux anciens Romains, selon une étude de l’Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et de l’Université de Berne.

Ainsi l’Empire romain a non seulement unifié l’administration, la langue, la religion et la culture des régions qu’il a conquises, mais il a aussi influencé leurs habitudes alimentaires. Les auteurs de cette nouvelle étude ont retracé l’expansion et la culture du châtaignier et du noyer en Europe occidentale et centrale.

Véritable essor

Les preuves de leur culture remontent au premier millénaire avant Jésus-Christ, et les conquêtes romaines ont joué un rôle décisif dans leur expansion, selon cette recherche publiée dans la revue Environmental Archeology. C’est particulièrement vrai pour le châtaignier, qui a connu un véritable essor à la suite des campagnes romaines, notamment au sud des Alpes et en France.

Les textes anciens témoignent que les Romains, comme les Grecs, cultivaient le châtaignier principalement en raison de sa croissance rapide et de son bois résistant. Dans le cas du noyer, en revanche, la production de bois et celle des fruits s’équilibraient dès le début, indique un communiqué du WSL publié il y a quelques jours.

En plantant des châtaigniers dans toute l’Europe, l’Empire romain a jeté les bases de la culture médiévale de cette essence. La châtaigne a été de plus en plus utilisée comme aliment de base, au point que l’espèce était considérée comme «l’arbre à pain», en particulier en Suisse méridionale. Aujourd’hui, châtaignier et noyer ont tous deux une importance économique en raison de leur bois et de leurs fruits en Europe.
Pour ce projet, l’équipe de Patrik Krebs, géographe au WSL, a pris en compte l’extension maximale de l’Empire romain. Grâce à la palynologie, c’est-à-dire l’étude des grains de pollen dans les sédiments, et à l’analyse de restes végétaux provenant de fouilles archéologiques, les scientifiques ont pu reconstituer la répartition des deux espèces.

Ils ont mis en relation ces données avec des récits historiques et comparé leurs conclusions avec des publications scientifiques et d’autres sources, dessinant ainsi la carte la plus précise à ce jour de l’histoire de la répartition du châtaignier et du noyer. 

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