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Des taxes qui font causer

Des étudiants s’interrogent: est-il normal de payer leurs taxes universitaires sans pouvoir bénéficier de la totalité des infrastructures de l’institution?

Des taxes qui font causer
Des taxes qui font causer

Vélia Ferracini

Publié le 12.04.2021

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Etudiants » Depuis mars 2020, les étudiants de l’Université de Fribourg paient leurs taxes, mais n’ont plus la possibilité d’utiliser l’intégralité des services universitaires. En effet, avec les cours en ligne, certains se plaignent de payer 850 francs pour un semestre vécu depuis la maison. Les activités des associations, le sport ou les conférences n’étant plus d’actualité, les étudiants s’interrogent sur le bien-fondé des taxes: «Payer autant pour rester chez soi n’est pas acceptable», dit Léa, étudiante en français âgée de 23 ans*.

850

francs, le prix d’un semestre pour certains universitaires.

De plus, durant la pandémie, de nombreux étudiants ont perdu leur travail et se sont retrouvés dans des situations précaires. Il est certes possible de demander une réduction de taxes, démarche existant hors de la pandémie, mais les critères d’éligibilité n’ont pas été réévalués. Anne Crausaz Esseiva, directrice académique en charge de cette demande, précise toutefois: «Durant le Covid-19, les requêtes hors délai ont été traitées.» Elle explique également que, bien que la procédure n’ait pas été remaniée, le service en charge de la demande a tenté d’être le plus flexible possible pour soutenir les étudiants.

L’Association générale des étudiants (AGEF) ne revendique pas d’exemption de taxe et précise qu’elle comprend la précarité de la situation. Elle insiste sur le fait que les cours et les bibliothèques demeurent accessibles. «En outre, l’Université a réussi des prouesses informatiques pour permettre de se retrouver en ligne», explique Laura Circelli, secrétaire générale. Léa* rétorque: «Je pense qu’il n’est pas normal de payer la taxe dans son intégralité, comme on ne bénéficie pas des infrastructures et que l’accès aux bibliothèques et aux cafétérias est restreint.»

Uni-Social pour aider

Le responsable Unicom (le service chargé de la communication de l’institution), Marius Widmer, informe que l’Université prend au sérieux les préoccupations des étudiants. Il explique que les semestres ont demandé des efforts de toute la communauté et engendré des coûts importants: «C’est peut-être la raison pour laquelle, à notre connaissance, aucune université n’a considéré une baisse ou une exemption de taxes. Une logique «prestation – contreprestation» ne s’applique pas, car les taxes ne couvrent qu’une partie des coûts de formation.» Il précise aussi que les crédits ont pu être obtenus et ajoute que la situation des étudiants est primordiale pour le rectorat. Il insiste sur deux dispositifs: le service Uni-Social en cas de difficultés financières et le conseil psychologique aux étudiants. «De tels efforts nous semblent plus adaptés à atteindre leur but qu’une réduction de taxe.»

* prénom d’emprunt

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