La Liberté

Étudier à l’Université d’Oxford

L’article en ligne » L’Université d’Oxford est une des plus prestigieuses du monde. Comment est-ce, d’y étudier ? Un de nos rédacteurs y étudie l’histoire ancienne et moderne et nous raconte.

Cour intérieure du Lincoln College © Noé Vonlanthen
Cour intérieure du Lincoln College © Noé Vonlanthen
Bibliothèque du Lincoln College, une des plus belles de l’Université © Noé Vonlanthen
Bibliothèque du Lincoln College, une des plus belles de l’Université © Noé Vonlanthen
Photos post-Matriculation, une cérémonie en latin lors de laquelle les étudiants sont officiellement admis au sein de l’Université © Noé Vonlanthen
Photos post-Matriculation, une cérémonie en latin lors de laquelle les étudiants sont officiellement admis au sein de l’Université © Noé Vonlanthen
Hall de Christ Church, une autre dimension et une des inspirations principales pour celui de Poudlard © Noé Vonlanthen
Hall de Christ Church, une autre dimension et une des inspirations principales pour celui de Poudlard © Noé Vonlanthen
Hall du Lincoln College où sont pris tous les repas © Noé Vonlanthen
Hall du Lincoln College où sont pris tous les repas © Noé Vonlanthen
La Rad Cam (Radcliffe Camera), un des bâtiments les plus emblématiques d’Oxford qui accueille notamment la bibliothèque d’Histoire © Noé Vonlanthen
La Rad Cam (Radcliffe Camera), un des bâtiments les plus emblématiques d’Oxford qui accueille notamment la bibliothèque d’Histoire © Noé Vonlanthen
cour principale de Christ Church, le plus grand et le plus prestigieux des collèges d’Oxford. © Noé Vonlanthen
cour principale de Christ Church, le plus grand et le plus prestigieux des collèges d’Oxford. © Noé Vonlanthen
Photos post-Matriculation, une cérémonie en latin lors de laquelle les étudiants sont officiellement admis au sein de l’Université © Noé Vonlanthen
Photos post-Matriculation, une cérémonie en latin lors de laquelle les étudiants sont officiellement admis au sein de l’Université © Noé Vonlanthen
Souvenirs d’Halloween… © Katherine Simms
Souvenirs d’Halloween… © Katherine Simms

Noé Vonlanthen

Publié le 21.11.2022

Temps de lecture estimé : 5 minutes

C’est la consécration d’un rêve né il y a plus de 10 ans. Le soir du samedi 3 octobre, après un périple ferroviaire au départ de Fribourg, à travers Paris et Londres, mes yeux se posent enfin sur l’entrée du Lincoln College de l’Université d’Oxford. J’y ai déposé ma candidature en 2020. Après un long processus comprenant notamment des examens écrits et des entretiens oraux au cours desquels les professeurs peuvent “choisir” leurs futurs élèves, j'y ai été admis pour étudier l’histoire ancienne et moderne.

L’Université d’Oxford est composée de plus de 30 collèges qui abritent des petites communautés d’étudiants. Harry Potter n’est vraiment pas loin: les repas sont pris dans un grand hall similaire à celui de Poudlard, avec portraits aux murs et tables hautes pour les professeurs, il y a une salle commune et tous les élèves dorment sur place. Mon choix s’est porté sur le Lincoln College, car il a une relation particulière avec notre pays (le 1er août y est célébré et le drapeau fribourgeois est sculpté dans un des murs du collège !). Fondé en 1427, il fête bientôt ses 600 ans. Il fait partie des plus anciens de cette université qui a été fondée à la fin du 11ème siècle, soit près de 200 ans avant le serment du Grütli et même avant la fondation de l’empire Inca !

Cette histoire, on la sent à chaque coin de rue de cette “ville aux clochers rêveurs”, les bâtiments rivalisent de beauté et les courants architecturaux se mélangent dans une toile fascinante. Cette histoire, c’est aussi toutes celles et ceux qui ont foulé ses rues. A quelques pas de mon collège, un pub propose de s’accouder à un comptoir qui a vu défiler aussi bien Stephen Hawking, Bill Clinton, Margaret Thatcher, David Cameron, Boris Johnson que David Bowie, Emma Watson, Ernest Hemingway ou encore Oscar Wilde. De plus, Oxford, c’est aussi une communauté internationale où plus 160 nationalités se côtoient. On peut y croiser des étudiants dont le passeport porte un intitulé aussi varié que "États fédérés de Micronésie”, “République de Corée du Nord” et bien sûr “Confédération Suisse” !

La réputation d’Oxford est aussi le résultat d’une grande rigueur académique et après une première semaine plutôt tranquille, le travail arrive et on comprend rapidement que les suivantes vont être intenses. Le rythme est donné par les “essays”, des dissertations de 7 à 8 pages. Je dois en écrire une à deux par semaine et elles servent de bases aux “tutoriels”, des rencontres hebdomadaires avec nos professeurs. Accompagné d’un camarade, nous nous asseyons avec le professeur et nous parlons avec ce dernier du sujet pendant une heure ou deux tout en recevant des retours sur nos analyses. Le tout est souvent accompagné (Angleterre oblige) d’une tasse de thé !

A côté du travail académique, le sport occupe une place centrale. A 6 heures du matin, les amateurs d’aviron sont déjà sur l’eau, certains s'entraînant jusqu’à six fois par semaine en espérant représenter l’université lors de la grande course annuelle contre Cambridge. Presque tous les étudiants rejoignent au moins un club. A côté des disciplines classiques on retrouve des clubs plus originaux comme le très actif club de quidditch. L’université compte aussi des centaines de sociétés avec des thèmes allant des relations internationales à Taylor Swift et bien sûr la société Suisse avec ses dégustation de fromages, de chocolats (en partenariat avec celle de Belgique) et ses soirées fondues ! La vie est ainsi rythmée par l’incroyable quantité d’événements que ces sociétés organisent et bien sûr, les étudiants restant des étudiants, par une vie nocturne aussi intense que le reste.

Après six semaines passées dans ce monde en dehors du temps, les montagnes me manquent, mais je suis heureux de réaliser ce rêve. Ce qui me plaît le plus jusqu’à présent c’est de voir la passion des étudiants pour leurs sujets. Il y a quelques jours, j’étais dans un pub avec des amis et, alors qu’une étudiante en math discutait d’un problème complexe qu’elle avait réussi à résoudre avec un étudiant en physique, ce dernier s’est levé, a dit “faut que j’essaie” et a couru pour rentrer essayer le problème dans sa chambre. Cette passion, on la retrouve dans les yeux de chaque étudiant, dans chaque conversation et c’est ce qui me fait aimer cette ville tous les jours un peu plus.

 

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