La Liberté

La génération Z en crise

A l’approche des élections fédérales, les jeunes du CO de Jolimont partagent leurs préoccupations politiques. Rencontre avec une classe de 11H

Interview de la classe 11H, du CO de Jolimont, à l’occasion d’un cours d’éducation citoyenne. © Héloïse Hess
Interview de la classe 11H, du CO de Jolimont, à l’occasion d’un cours d’éducation citoyenne. © Héloïse Hess

Kilian Richard

Publié le 04.03.2023

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Politique » Au contraire de la génération Y (personnes nées entre 1980 et 1999) qui a grandi dans une période d’optimisme et de sécurité, la génération Z (les personnes nées à partir de l’année 2000) est témoin d’un monde en crise (inflation, guerre en Ukraine, crise climatique, Covid), selon la Vie économique, plateforme de politique économique.

Léa-Lee, 15 ans, étudiante au CO de Jolimont en 11H, explique: «Les conséquences du réchauffement climatique sont peut-être difficiles à percevoir en Suisse, mais grâce aux médias, je ne peux pas passer outre et je sais que si les humains ne changent rien, les impacts se feront bientôt sentir dans notre pays.» Mathilde Maillard, 29 ans, présidente du PLR lausannois: «Le défi climatique ressort sans surprise des préoccupations des élèves, leur réaction est assez révélatrice d’un changement de mentalité autour de cette question et de la responsabilité individuelle», constate-t-elle.

Education citoyenne

Parmi les préoccupations des jeunes, Aminatou aborde sa retraite, un enjeu qui la touche au plus haut point malgré son jeune âge. «Comment vais-je finir ma retraite? Lorsque l’on observe le seuil de pauvreté atteint par les personnes âgées, il y a de quoi s’inquiéter…» s’exclame-t-elle. «Cela montre que le financement des prévoyances vieillesse a été un des gros enjeux de ces dernières décennies», souligne l’avocate PLR. «Heureusement, le parlement s’est saisi de ces questions, l’AVS a été récemment réformée par votation populaire et la réforme du deuxième pilier est en cours de discussion.»

Comment vais-je finir ma retraite? Il y a de quoi s’inquiéter»
Aminatou

Elliott, quant à lui, déplore le manque d’efforts mis en éducation citoyenne chez les jeunes à travers des ateliers de débats, de vulgarisations d’objets de lois. Pour Mathilde Maillard, l’enjeu consiste à faire réaliser aux jeunes qu’en démocratie directe, chacun est en mesure d’exprimer son choix. Elle regrette aussi l’influence directe de grands pays comme la France ou les Etats-Unis, qui malgré la différence de système politique influencent les jeunes dans leur abstention de voter.

Une confiance réelle

Si certains jeunes sont pessimistes face à l’avenir, d’autres ne se sentent pas réellement inquiets et font confiance au gouvernement. Pour notre experte, cela démontre que le système politique helvétique fonctionne bien, notamment que les finances sont bien gérées et qu’elles permettent de faire face aux troubles politiques et aux imprévus tels que le Covid et la crise énergétique. Toutefois, Elliott note l’absence de juste milieu en politique suisse. La jeune avocate explique cette inquiétude: «Les médias et les réseaux sociaux ont tendance à mettre en avant les partis plus «clivants» (comme l’UDC ou les Verts), ce qui explique le ressenti de ces jeunes.»

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11