La Liberté

L’instruction conclut au suicide collectif

Publié le 22.03.2023

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Drame de Montreux » Il y a un an, une famille de 5 personnes sautait du balcon. Procédure bientôt classée.

Le Ministère public a rendu un avis de prochaine clôture dans l’affaire de la famille ayant sauté du balcon de son appartement le 24 mars 2022 à Montreux. L’instruction pénale conclut au suicide collectif prémédité.

Le procureur en charge du dossier a rendu un avis de prochaine clôture le 20 mars dernier, a communiqué mardi le Ministère public vaudois. Il s’agit d’une étape préalable au prononcé d’une ordonnance de classement.

Les éléments recueillis par les enquêteurs de la police cantonale ont permis d’établir que les cinq membres de la famille se sont rendus sur le balcon et se sont jetés dans le vide à tour de rôle, en silence et selon l’ordre suivant: la sœur jumelle, la mère, la fillette de 8 ans, le fils de 15 ans et finalement le père, le tout en cinq minutes. Seul le fils a survécu.

La famille suivait une doctrine survivaliste et complotiste. De grandes réserves de nourriture, vêtements, médicaments et produits d’hygiène ont été retrouvés dans les deux appartements, de même que des livres et des documents numériques. Le Covid et le déclenchement de la guerre en Ukraine auraient aussi affecté les membres de la famille, selon le Ministère public. Ils montraient de la «défiance envers tout ce que représentait l’Etat, notamment l’école et la police».

Concernant la dynamique familiale, l’enquête révèle que la mère et sa sœur présentaient des personnalités «dominantes et possessives», contrastant avec un père «effacé». «Très contrôlantes, elles exerçaient une forte emprise sur les enfants et les maintenaient dans la croyance d’un monde qui leur était hostile.»

La famille avait préparé, répété et organisé son départ vers «un monde meilleur» sans toutefois avoir fixé de date précise, en attendant un événement déclencheur. En ne répondant pas aux sollicitations des autorités visant à vérifier le bon déroulement de la scolarisation à domicile du fils, le père a fini par faire l’objet d’un mandat d’amener préfectoral. L’arrivée d’agents de police pour ce motif a été l’élément déclencheur attendu.

Le jeune survivant a été entendu, mais n’est pas en mesure de faire le récit du déroulement des faits. Il est pris en charge par le Service des curatelles et tutelles professionnelles.

ATS

Articles les plus lus
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11