La Liberté

Deschamps, la clé de la réussite

L’équipe de France du sélectionneur de 54 ans n’est pas toujours belle à voir jouer, mais elle gagne

Publié le 16.12.2022

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Coupe du monde » Ce n’est pas qu’une question de chance... Didier Deschamps démontre lors de cette Coupe du monde au Qatar cette faculté rare d’entraîner tout un pays vers la victoire, quels que soient les obstacles dressés sur sa route. Il est le capitaine de la première étoile, celle de la Coupe du monde 1998 en France, et le sélectionneur de la deuxième, vingt ans plus tard en Russie. Et, peut-être, celui de la troisième s’il domine l’Argentine dimanche en finale au Qatar.

Didier Deschamps incarne cette nouvelle France qui a dit adieu au romantisme de Séville 1982, puni par la défaite la plus mortifiante de son histoire. On veut parler bien sûr de l’élimination aux tirs au but face à la RFA en demi-finale de la Coupe du monde. Cette nouvelle France n’est pas toujours belle à voir jouer, mais elle gagne. Avec lui, sur le terrain ou sur le banc, les Bleus ont remporté deux Coupes du monde, un Euro et une Ligue des nations.

Avec lui comme capitaine, l’Olympique de Marseille a inscrit son nom au palmarès de la Ligue des champions, en 1993, un exploit unique dans le football hexagonal. Et toujours avec lui, comme entraîneur, l’OM a retrouvé les sommets en championnat, en 2010, après 18 ans d’attente. Entre-temps, il avait mené l’AS Monaco en finale de la Ligue des champions en 2004. «Il peut être dur, exigeant, mais il a su par son management, par ses échanges, faire durer le plaisir. C’est unique en France, décrit son adjoint Guy Stéphan auprès de l’AFP. La grande difficulté du haut niveau, c’est de rester tout en haut et lui, il reste tout en haut. Pourquoi? Parce qu’il est exigeant avec les joueurs, avec lui-même, avec son staff, et parce qu’il gagne.»

Secoué après l’élimination en huitième de finale de l’Euro en 2021 devant la Suisse, il devrait reconduire son contrat de sélectionneur à son retour à Paris. Le président de la fédération Noël Le Graët l’adore et lui adore sa fonction, moins usante que la «machine à laver» du poste d’entraîneur, selon sa formule. A 54 ans, le natif de Bayonne referme au Qatar une décennie à la tête des Bleus, depuis sa nomination sur les ruines du fiasco de Knysna, en 2012, après une parenthèse qui ne fut pas enchantée de deux ans sous Laurent Blanc. «Quand j’ai débuté comme entraîneur, je disais à ma femme que j’aurais fait le tour à 40 ans. Et regardez aujourd’hui», s’épanchait «DD» en fin d’année dernière. «Si je pouvais avoir dix ans de plus de ce que je vis aujourd’hui, ce serait l’idéal. Parce que c’est tout ce que j’aime.»

Faculté d’adaptation

Au bord du précipice durant le barrage de 2013 contre l’Ukraine (0-2, 3-0), Didier Deschamps a su évoluer dans son management pour s’adapter notamment aux nouvelles générations. «Le maître mot, c’est s’adapter», répète-t-il inlassablement. Avec sept blessures sur la route de Doha, la devise prend tout son sens.

Toutefois, Didier Deschamps n’oublie pas qu’il a construit ses succès sur une solidité défensive sans faille, une culture du résultat devenue légendaire et une immense capacité à souffrir, des ingrédients propres à sa carrière de milieu de terrain travailleur. Le dialogue et l’esprit de groupe lui servent de phare. «Le plus important pour moi est de connaître le caractère, l’humain, les sensibilités de chacun», assure le technicien, tout en reconnaissant que «le meilleur ciment, cela reste la victoire». Dimanche, il espère cueillir la plus belle. ats

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