Chronique: Et si l’on brisait tous les miroirs?
Marc Aebischer
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Produit de luxe au XIXe siècle dans les milieux bourgeois, le miroir est aujourd’hui un objet banal mais fascinant à plus d’un titre quand on y regarde de plus près.
Enfant, on s’en contrefiche. On passe devant sans s’arrêter sauf à carnaval, quand on revêt la tenue de Batman, de la Reine des neiges ou de Pat’Patrouille. Là, on s’y mire car on devient carrément le héros qu’on adule. On ajuste le képi, on défroisse un pan de robe et on bombe sa fierté pour aller conquérir le monde.
Le miroir est parfois l’écho de douloureuses écorchures à l’estime de soi
A l’adolescence, c’est autre chose, car le regard des autres devient un enjeu quotidien. Il s’agit de plaire, de se démarquer ou d’entrer dans un moule. On tente d’apprivoiser son reflet mais c’est aussi le moment où l’on réalise qu’un miroir, pourtant poli, peut renvoyer une image peu délicate. L’écho du corps qui se transforme souille parfois l’image fantasmée. On tance ce miroir révélant une acné disgracieuse