La Liberté

Le jour de gloire de Davide Bais

L’Italien a enlevé sa première victoire chez les pros. Andreas Leknessund reste leader

Publié le 13.05.2023

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Cyclisme » L’Italien Davide Bais a vécu le plus beau jour de sa vie de cycliste hier en enlevant la septième étape du Giro au sommet du Gran Sasso d’Italia après une échappée de plus de 200 km. Une étape de montagne dans son Tour national, arrivant à plus de 2000 m, au milieu des champs de neige: le coureur de l’équipe Eolo-Kometa pouvait difficilement rêver d’un plus bel endroit pour remporter, à 25 ans, la première victoire de sa carrière en professionnel.

La dernière longue ascension, dans des paysages désolés, quasi arctiques, aurait pu devenir le théâtre d’une première grande explication entre les favoris. Mais, la faute notamment à un vent de face soufflant fort, il ne s’est strictement rien passé dans le peloton et les gros bras sont arrivés groupés, à plus de trois minutes du vainqueur.

«Je m’attendais à des attaques. Ce scénario m’avantage. Je suis heureux d’être encore en rose ce soir», a soufflé le Norvégien Andreas Leknessund qui conserve la tête du classement général avec 28 secondes d’avance sur le Belge Remco Evenepoel. Le spectacle était ailleurs hier, sous forme d’une échappée de sans-grade, trois coureurs ne comptant pas la moindre victoire à leur palmarès, habitués à travailler dans l’ombre pour leurs leaders et qui ont brillé en pleine lumière pour se disputer la victoire dans un Grand Tour en haut d’un col mythique.

Davide Bais, son compatriote Simone Petilli (Intermarché) et le Tchèque Karel Vacek (Corratec) sont partis quasiment dès le départ de cette étape longue de 218 km pour prendre jusqu’à 13 minutes d’avance sur un peloton assoupi, et en garder encore trois à l’arrivée. En haut de Gran Sasso, à 2130 m, Bais s’est montré le plus malin pour surprendre Petilli, qui avait beaucoup donné toute la journée, et Vacek, au bord de la rupture pendant la montée. «Je n’étais pas le plus fort dans l’ascension, j’attendais le sprint. C’est ma première victoire. Je ne m’y attendais pas. Je pensais aider (son leader Lorenzo) Fortunato dans le final», a souligné le vainqueur qui ravit aussi le maillot bleu de meilleur grimpeur à Thibaut Pinot.

Favoris dans leur niche

Au sein de l’équipe Eolo-Kometa, c’était l’euphorie. Dans cette formation de deuxième division, invitée sur ce Giro, les stars sont surtout dans l’encadrement avec l’Espagnol Alberto Contador, double vainqueur du Tour de France, en extase à son poste de commentateur, et l’Italien Ivan Basso, ancien double vainqueur du Giro devenu manager de l’équipe. «Pour une équipe comme la nôtre, gagner ici est fantastique. On est surtout là pour Fortunato, mais il y a tellement de coureurs italiens dans notre équipe qui veulent briller. C’est la troisième année de Davide avec nous. Gagner sur le Giro, c’est beau», a-t-il commenté.

Derrière, les favoris sont donc restés dans leur niche, même si Remco Evenepoel a sprinté en haut du col, sans faire de différence. Le Belge, bien rétabli de sa double chute mercredi, avait annoncé au départ qu’il n’attaquerait pas pour «garder des forces» avant le contre-la-montre de 35 km demain, le prochain grand rendez-vous de ce Giro. Il misait plutôt sur ses concurrents, et notamment l’équipe Ineos, pour tenter une offensive. «Mais les conditions ne s’y prêtaient pas. Il y avait un gros vent de face et ça nous a dissuadés. On n’a rien voulu tenter», a souligné Geraint Thomas, un des leaders d’Ineos.

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11