La Liberté

«Nous avons maintenu le sport en vie»

Directeur de la National League, Denis Vaucher revient sur cet exercice compliqué qui a couronné Zoug

Marcel Hauck

Publié le 12.05.2021

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Hockey sur glace » Le sacre de Zoug, dominateur de Genève-Servette 3-0 en finale des play-off, a constitué vendredi dernier le clap de fin d’un championnat helvétique perturbé par la pandémie. Denis Vaucher, directeur de National League ne cache pas son soulagement après un exercice compliqué.

Denis Vaucher a remis le trophée jaune de champion de Suisse au capitaine zougois Raphael Diaz vendredi soir. Un moment que le club de Suisse centrale attendait depuis 1998, un air de renouveau après 23 ans d’hégémonie du quatuor Berne-Davos-Zurich-Lugano. Ce qui n’a pas laissé le patron de la National League indifférent: «J’ai songé qu’on avait avec Zoug à nouveau un champion de Suisse pour la première fois depuis longtemps. J’ai aussi réalisé qu’on avait pu mener la saison à son terme malgré toutes les difficultés. J’ai ressenti de la joie et du soulagement.»

Quand même des craintes

La saison a pu aller à son terme. «Je suis quelqu’un de nature positive, et j’ai toujours souligné l’importance de pouvoir jouer l’entier de la saison. C’est aussi pourquoi on a planifié par phases et procédé à des adaptations», explique Denis Vaucher. Et d’avouer: «Vers la fin de la qualification, après une période assez longue sans quarantaines, quand plusieurs ont été prononcées (Bienne et Berne), j’ai quand même eu des craintes pour les play-off. Je suis heureux d’avoir pu développer et réaliser le concept de la double bulle avec la task force médicale Covid-19. De cette manière, nous avons gardé le contrôle de la situation pendant les play-off.»

Il y a eu 27 quarantaines et 96 matches renvoyés durant l’exercice écoulé. Dans les bureaux de l’administration de la National League, le travail n’a pas manqué. «C’est comme ça, 341 matches ont été joués et 96 renvoyés. Mon équipe a fourni une incroyable performance, applaudit Denis Vaucher. Par comparaison, il y a en moyenne peut-être un renvoi par saison, et encore.» Les joueurs ne sont pas étrangers à la réussite de cette saison, contre vents et marées. La plupart ont renoncé à une part de leur salaire, et la charge de travail a été énorme, notamment pendant les play-off. «Les louanges peuvent aussi s’adresser aux clubs, qui ont dû s’adapter avec les concepts de sécurité et les tests, reconnaît le patron. Les joueurs, c’est clair, ont dû supporter une incroyable charge. Et malgré tout, ils ne se sont pratiquement jamais plaints, cela m’a particulièrement réjoui. Tous ont tiré à la même corde et c’est ce qui nous a permis d’y arriver.»

La situation particulière a également affecté les arbitres qui ne jouissent pas tous d’un statut professionnel. «Sans eux, pas de matches, rappelle Denis Vaucher. Parfois, ils ont dû faire demi-tour alors qu’ils étaient en route pour une rencontre qui a été renvoyée au dernier moment. Et ils ont sans doute maintenant des narines un peu plus larges… En play-off, ils ont été testés avant chaque match. Eux aussi ont fourni une performance de premier choix.»

«Tous ces efforts ont valu la peine à 100% et même plus, assure Denis Vaucher. Nous avons maintenu le sport en vie et nous avons disputé quatre championnats. National League, Swiss League, élite M20 et élite M17. Nous avons été parmi les rares pays en Europe à maintenir la compétition pour les jeunes. Le fait de jouer a été absolument primordial pour toutes les parties concernées, qu’il s’agisse des joueurs, des partenaires, des médias, des sponsors ou des fans, même s’ils n’ont pas pu aller à la patinoire.» Et d’insister: «Cela a montré que le sport pouvait exister même en temps de crise. C’était aussi très important afin de toucher les aides financières, qui étaient liées aux matches effectivement joués et aux pertes de recettes dues à l’absence de public.»

«Si on ne tente pas…»

La saison prochaine, il y aura 13 équipes en National League après la promotion des Ajoulots. De quoi compliquer la tâche du préposé au calendrier. «Ce ne sera pas simple, convient le patron. Mais Ajoie a mérité sa promotion. C’était la meilleure équipe avec Kloten en qualification alors que la formation jurassienne a eu un programme difficile avec des quarantaines et la construction de sa patinoire en début de saison. Le club a aussi réussi à trouver un partenaire économique qui va le soutenir de manière substantielle ces prochaines saisons. Il n’y aura pas de relégation la saison prochaine non plus, mais une promotion reste possible. Il est très important que les clubs aient des perspectives de planification claires dans cette situation.»

Une National League à 14 clubs se dessine. Mais est-ce viable? «Nous avons les joueurs, ce n’est pas la question», répond Denis Vaucher. «C’est plutôt de savoir si le niveau va baisser à cause de ça. C’est pourquoi nous avons mené la discussion sur le nombre des étrangers. On va encore en parler, le chapitre n’est pas clos. Je suis persuadé que le fait d’avoir plus d’équipes donnera davantage de chances aux jeunes joueurs. Si on ne tente pas, on ne saura pas ce que ça peut donner.» ATS/PAM

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