La Liberté

Belinda Bencic éliminée sans gloire

La Suissesse ne sera pas en deuxième semaine à New York. Elle a perdu contre Karolina Pliskova

Publié le 05.09.2022

Temps de lecture estimé : 6 minutes

US Open » Encore raté pour Belina Bencic (No 13)! Battue 5-7 6-4 6-3 par Karolina Pliskova (No 22), la championne olympique ne reviendra pas en deuxième semaine de l’US Open.

A deux points de l’élimination deux jours plus tôt contre Sorana Cirstea, la dernière représentante de Swiss Tennis en lice à Flushing Meadow n’a pas tenu la distance face à l’ancien No 1 mondial. Elle a, ainsi, mené 7-5 2-0 avant de perdre le fil de son tennis pour une élimination sans gloire au stade des seizièmes de finale de cet US Open dont elle fut demi-finaliste en 2019.

Un bilan décevant

Trop inconstante, Belinda Bencic a concédé trois breaks sur ses trois derniers jeux de service du match pour ouvrir la porte à la Tchèque, qui affrontera Victoria Azarenka en huitièmes de finale. Battue après 2h26’ de match, Belinda Bencic a ainsi livré samedi à New York sa dernière rencontre de l’année en grand chelem. Pour rendre un bilan indigne de son rang avec un premier tour à Wimbledon, un deuxième tour à Melbourne et un troisième tour à Paris et à New York.

La Suissesse était logiquement déçue et frustrée après cette défaite. «J’ai ressenti de la nervosité. J’ai joué pour ne pas perdre, et non pour gagner», constatait-elle. «Cela m’arrive régulièrement de me crisper. Cela fait mal et m’énerve énormément», a-t-elle ajouté. Belinda Bencic refuse d’invoquer le stress. «Dans un grand chelem, toutes les joueuses sont sous pression. Je ne connais personne qui ne la ressent pas.»

Juste arriver à se relâcher

Quelle est alors la solution? «Je dois juste arriver à me relâcher.» Reste à savoir comment. Le paradoxe est que la Suissesse a déjà prouvé pouvoir performer dans les tournois importants, avec notamment son titre olympique à Tokyo. «Après les JO, j’avais la confiance nécessaire et la décontraction aussi. J’aimerais les retrouver.» Il lui reste plusieurs mois pour y arriver avant le prochain grand chelem, en janvier en Australie. ats


Commentaire

Serena Williams, une femme libre

Ses pirouettes, le bras levé, pour remercier les spectateurs de l’avoir soutenue ou d’être simplement venus, vont nous manquer. Ses poings rageurs, souvent accompagnés d’un cri violent, vont nous manquer. Sa confiance qui confinait à l’arrogance va nous manquer. Ses rivalités déjà mythiques, avec sa sœur Venus d’abord, Martina Hingis, Justine Hénin ou Maria Sharapova ensuite, vont nous manquer. Ses coquetteries de «star» mystique, dernière en date, un sparadrap collé sur la pommette censé soulager les douleurs liées à une sinusite chronique, vont nous manquer. Quant à son service, harmonieux du début à la fin – brutale – du geste, il est déjà copié et recopié par les plus studieuses de ses admiratrices, qui aspirent à devenir la nouvelle «elle». La nouvelle Serena.

Battue dans la nuit de vendredi à samedi par l’Australienne Ajla Tomljanovic au 3e tour de l’US Open, Serena Williams, à qui la fée penchée sur son berceau de Compton, banlieue défavorisée de Los Angeles jadis baptisée «capitale américaine du crime», a offert un peu plus qu’à son aînée, a choisi New York pour mettre un terme à une carrière qui aurait dû lui permettre de battre le record de Margaret Court. Mais qui la voit s’arrêter à 23, et non pas 24, titres du grand chelem. Clin d’œil de l’histoire, car c’est désormais dans les livres d’histoire du sport mais aussi de mode et peut-être bientôt de cinéma que son nom sera répertorié, l’Américaine a disputé son dernier match dans le stade Arthur Ashe, à qui elle ressemble et dont elle a repris, plus que toutes les autres athlètes noires de sa génération, le flambeau de la lutte raciale. En femme libre, qu’elle est et qu’elle a toujours été.

«Libre» et ses dérivés, tel est le qualificatif qui vient à l’esprit en pensant à celle qui, adolescente déjà, des perles virevoltantes dans les cheveux, est venue rappeler que taper dans une balle jaune n’était pas réservé qu’aux nantis. N’est-elle pas née du fantasme de son père Richard, qui rêvait pour sa famille d’une vie meilleure? Affranchie de son inéluctable condition, Serena Williams s’est alors employée à libérer sa puissance. Le tennis du XXIe siècle, physique et généreux, focalisé sur la victoire et la victoire seulement, c’est elle qui l’a inventé. Il a précipité la chute de Martina Hingis, qui avait l’œil, moins les jambes, et permis à son «bourreau» de traverser les décennies. Malgré les blessures, la maladie et son statut de maman.

Une mère fière de son ventre rebondi, qu’elle a affiché en couverture de Vanity Fair, comme la joueuse n’a jamais craint de montrer ses rondeurs, qu’elle prenait un malin plaisir à envelopper dans des tenues moulantes – ah, le fameux costume de Catwoman! – que tout le monde n’aurait pas osé porter. Serena Williams, l’audace et l’excentricité en plus. Elle va nous manquer.

PIERRE SALINAS


Nadal accélère

Rafael Nadal a accéléré la cadence à l’US Open. Après deux premiers tours laborieux, le Majorquin a déroulé devant Richard Gasquet (ATP 91), sa victime préférée. Le No 3 mondial s’est imposé 6-0 6-1 7-5 pour infliger au «Mousquetaire» une… dix-huitième défaite en dix-huit rencontres sur le circuit. La plus lourde dans un tournoi du grand chelem pour un Richard Gasquet qui aura eu, toutefois, le mérite de se libérer quelque peu dans la troisième manche.

«C’est mon meilleur match du tournoi, il y a eu beaucoup d’améliorations, j’ai haussé mon niveau de jeu, c’est important», explique le Majorquin, qui affrontera l’Américain Frances Tiafoe (No 22) sur la route, espère-t-il, de son 23e titre du grand chelem. Autre satisfaction: il n’a nullement été gêné par son nez, blessé jeudi soir par sa raquette après un rebond malencontreux. «Il est un peu plus gros que d’habitude, mais il est toujours là, ça va», a-t-il assuré en plaisantant. ats

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