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Sale époque pour la faune piscicole

Publié le 09.02.2023

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Etude » Plus de la moitié des espèces de poissons en Suisse sont menacées.

Plus de la moitié des poissons et cyclostomes (lamproies, sans mâchoires mobiles) en Suisse figurent sur la liste des espèces menacées ou vulnérables. La situation globale s’est dégradée entre 2007, année de la précédente évaluation, et 2022, révèle une étude.

En évaluant le degré de menace de 66 espèces de poissons et cyclostomes autochtones, les experts en ont placé 43 – dont neuf sont éteintes – sur liste rouge pour 2022, a indiqué mercredi l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).

S’y ajoutent 9 espèces «potentiellement menacées». Seules 14 espèces sont considérées comme non menacées. L’évaluation se base sur 70 000 occurrences (observations) dans les différents cours d’eau et plans d’eau du pays.

Sur les 43 espèces (taxons) de la liste rouge, 15 se retrouvent «en danger critique d’extinction», 8 sont «en danger» et 11 sont qualifiées de «vulnérables»; neuf ont disparu. En résumé, les deux tiers (65,1%) des poissons et cyclostomes en Suisse sont soit en danger, soit vulnérables ou ont «déjà» disparu, pour reprendre les critères de la «liste rouge».

Parmi les espèces dont la situation est la plus critique figurent l’anguille, l’alborella, la savetta, la truite marbrée ou danubienne et l’ombre du sud des Alpes.

La truite lacustre, l’ombre commun, la truite zébrée, la bouvière ou encore la loche transalpine sont «en danger». Concernant les effectifs en baisse de certaines truites par exemple, les experts invoquent l’habitat réduit et les causes liées à la migration et au réchauffement climatique.

Parmi les espèces disparues figurent l’esturgeon européen ou le saumon atlantique. Les espèces non menacées sont, notamment, la perche, le gardon, le silure glane, le vairon commun, la lotte ou encore la vandoise.

Avec la moitié des taxons menacés classés dans les catégories «situation critique» à «vulnérable», la Suisse se situe, en matière de menace, dans le haut de la fourchette des classements établis dans les pays et régions frontaliers. La situation est par exemple meilleure en France et dans le sud de l’Allemagne.

Les menaces pesant sur la faune piscicole sont liées à la pollution des eaux, la dégradation et la fragmentation des habitats (souvent réduits), l’exploitation hydroélectrique, la concurrence exercée par les espèces allochtones ou encore les effets liés au réchauffement climatique.

La liste rouge de 2007 montrait déjà une situation précaire. L’édition 2022 révisée «ne révèle malheureusement aucune inversion de tendance»: le nombre d’espèces de poissons menacées continue d’augmenter. ATS

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