Edito: une Russie qui se fissure
François Mauron
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Invraisemblable. Ce week-end, la Russie a présenté au reste du monde, ébahi, un spectacle proprement hallucinant. Le chef de guerre Evgueni Prigojine, à la tête du groupe Wagner, se rebelle contre Vladimir Poutine, prend le contrôle de Rostov-sur-le-Don, où se trouve le quartier général du commandement sud de l’armée russe, puis marche à tombeau ouvert sur Moscou. Avant de se rétracter, de faire marche arrière pour éviter un «bain de sang», et enfin de partir impunément pour le Bélarus, qui a semble-t-il joué les médiateurs dans cette crise.
C’est bien connu: l’histoire est un éternel recommencement. Cet épisode extravagant du conflit ukrainien renvoie aux heures dramatiques de 1917. Embourbée dans une guerre extérieure sanglante dont elle ne voit pas la fin, la Russie de Nicolas II finit